APicADay – Mettre les Voiles

Le ciel était laiteux ce jour-là encore, pastellisant ainsi toutes les couleurs. Les voiles en contrebas étaient tranquilles et nonchalantes en l’absence de tout vent. Pas même une petite brise pour venir les agiter et leur donner envie de prendre la mer.

Alors mettre les voiles ? Ok, mais après la lenteur du temps et la douceur d’une sieste dans le silence des drisses.

APicADay – La Mer et les Rabbits (et les bateaux aussi)

Là où j’habite, y’a des mini rabbits.

C’est comme des lapins, mais ceux-là sont petits, tout petits, et magiques.

Du matin au soir, ils s’affairent, entre terre, ciel et mer, pour changer le paysage,

comme des machinistes au théâtre changent les décors.

Sur la mer, ils s’en donnent à coeur joie,

un coup un bateau comme ci, un coup un bateau comme ça,

Cargos, paquebots, ferries et bateaux de croisière,

Canots, voiliers, chaluts ou pétroliers,

ça dépend de leur humeur.

Du coup, aller à la plage, c’est aller au théâtre,

en ne sachant jamais quelle pièce on va y jouer…

 

(et puis, à terre, ils font la nique à la superstition qui dit :

« sur un bateau, on ne prononce pas le mot « rabbit » !)

 

Voiles en Ligne

 

Il y a des jours en bleu ici, ocre là, où l’on parvient à oublier

Oublier la misère d’un monde qui se délite sous l’effet de trop de liquidités ou d’actifs,

La tristesse qu’il construit dans son oubli d’hier et son absence d’à venir.

Il y a des jours où c’est pas difficile de laisser ça derrière,

Pourvu que l’on fasse face à la ligne d’horizon, qu’on ait en ligne de mire les bateaux à venir, et ceux qui partent au loin,

Pourvu qu’on pose sur leurs ponts nos rêves et nos espoirs, pour qu’ils partent prendre l’air, se secouent sur les vagues, s’embrouillent les embruns.

Qu’ils nous reviennent, tout ragaillardis, gorgés de soleil, d’idées, unis à d’autres rêves en fiançailles,

Et qu’ils nous racontent leur voyage…

 

Il y a des jours où dans ce monde qui se délite, on se délecte de n’être qu’une goutte d’eau, promise à la mer…

Et devant le show des flots, on se surprend à être heureux…

 

 

Les P’tits Bateaux…

 

On avait convoqué les bleus,

Ceux du ciel et de la mer

Des bleus profonds, et puis des clairs,

Et aussi invité Éole avec toutes ses trompettes,

Fallait que ça souffle,

Fallait de l’air dans les voiles,

Et puis le vent en poupe

On avait prié le soleil pour qu’il se montre généreux,

Pour qu’il souligne d’un trait gracieux

Nos blanches falaises,

Tout, on a tout eu !

Coquilles de noix en défilé,

Triangles multicolores

Rails d’écume…

C’est que…

Si on sait accueillir, ici,

On sait aussi raccompagner…

(Départ de la Transat J. Vabre, novembre 2017)