HaïkuChat

Des Haïkus Chat, parce que c’est comme chat !

 

 

Pour la petite histoire, avant d’arriver à la maison Providence vivait chez un marin-pêcheur qui l’emmenait à la pêche sur son bateau, avant de prendre lui-même une autre embarcation pour une autre rive du monde.

Providence fut donc une mini-navigatrice et il me plait de l’imaginer à l’avant du bateau, figure de proue d’un autre genre…

 

 

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APicADay – Bingo à la carafe et au verre d’eau

Je lui ai dit ‘Allonge-toi là près du verre d’eau et de la carafe pour que je puisse prendre une photo, genre ‘belle composition ». Il l’a fait, ce chat extraordinaire.

En fait, non, il était là, n’avait pas le droit de s’étaler sur la table mais ne s’en privait guère.

Alors j’ai fait le job, clic clac pour garder des preuves de ses méfaits…

Mais c’était quant même un chat extraordinaire, oui !

Bingo – 2002 – 2020

 

APicADay – Comme un souvenir…

C’est comme un souvenir en noir et blanc,

comme la mémoire d’un autre temps,

comme un monde qui n’est plus,

des croyances disparues.

C’est comme un autre monde,

une vieille carte postale

retrouvée dans une boite en métal

avec des mots de gens que l’on ne connait pas,

le noir et blanc, c’est parfois un peu tout ça,

parfois.

Là, c’était l’année dernière, et c’est Sées, toujours.

Comme quoi, les choses ne sont pas toujours ce que l’on croit…

APicADay – LondDuck

Le canard anglais est assez similaire au canard français, même s’il se fait appeler ‘duck’. Duck n’est pas ‘Duke’, n’en déplaise aux volatiles de sa majesté.

Ceux-là sont en mode ‘quasi camouflage’, se fondant dans l’eau et le soir, sans faire de vagues…

Pour le reste, les nuages sont de Londres, même s’il m’est avis qu’ils ont du prendre la tangente vers la France ensuite. Et, de mémoire, ici c’est St James’ park.

Souvenir d’un temps où aller à Londres c’était juste trouver un billet (de ferry) et un hôtel… Après le Brexit et avec le covid, les choses ne seront plus jamais les mêmes…

 

 

APicADay – Tutoyer les nuages

Abbaye de Jumièges

Arpenter les étages supérieurs, côtoyer les toits et tremper ses doigts dans le bleu des cieux, se mettre de la couleur jusque sous les ongles.

Caresser les nuages, doucement, tendrement, barbouiller de la mousse blanche sur le bout de son nez, apprivoiser les cumulonimbus, leur raconter des histoires, et finir par les tutoyer…

Il fait bon se promener à l’Abbaye quand le ciel s’offre ainsi…

Hey, dis-moi le Chat…

Bingo 2002 – 2020 Royal de Gouttière, inspirateur de mots…

Je voudrais savoir, le Chat…

Où tu vas quand tu pars le soir, dans la nuit glacée,

Délaissant ainsi cheminée, coussins, câlins, canapés…

À quoi occupes-tu ces longues heures d’absence ?

Sur quelles nouvelles toitures te mènent tes errances ?

C’est quoi la froidure et la chaleur pour toi ?

Est-ce qu’elles ne te font ni chaud ni froid ?

*

Dis-moi, le Chat…

D’où sors-tu que c’est moi qui fais l’ondée ?

Celle que tu me reproches, miaulements courroucés.

Je ne fais ni la pluie ni le beau temps, voyons !

Je n’ai pas le pouvoir d’orchestrer les saisons.

Ça fait quoi, l’eau qui tombe sur tes poils de soie ?

Pourquoi tu passes autant de temps dessous, parfois ?

*

Explique-moi, le Chat …

À quoi tu penses quand, perché sur le muret,

Silhouette sur fond de lune, tête légèrement penchée,

tu zieutes vers le ciel ce que je ne sais voir.

À quelle constellation racontes-tu des histoires ?

Fais-tu la cour aux étoiles du Poisson ?

Ou bien observes-tu le vol d’un papillon ?

*

Raconte-moi, le Chat …

Comment tu fais pour monter tes jouets à l’étage ?

J’aimerais bien voir ta tête, je souris à l’image.

Est-ce que ton esprit prête vie aux souris toc,

Que chaque nuit, dans la salle de bain, tu emportes ?

Dans quelles batailles furieuses retournes-tu les tapis ?

Es-tu toujours vainqueur de ces luttes sans merci ?

*

Avoue-moi, le Chat …

Comment tu me perçois, moi, soucieuse de ta liberté,

Que tu observes parfois, à travers la surface vitrée,

Moi enfermée, et toi dehors, libre et léger comme l’air

Suis-je comme un poisson dans un bocal en verre ?

Une drôle de bestiole aux gestes étonnants ?

Allez, dis-moi, suis-je un spectacle réjouissant ?

*

J’aimerais comprendre, le Chat…

Ce que je suis pour toi.

Je ne suis pas ton ‘maître’, non,

Les chats n’en ont pas,

Suis-je un animal utile,

Auquel tu tiens compagnie ?

Ou bien suis-je ton tendre chaton ?

*

Je te vois, le Chat…

Tu me regardes, de tes grands yeux curieux,

Tu me comprends peut-être, ou pas, ou juste un peu.

Mais il est clair que, de toute façon,

Tu ne répondras pas à toutes mes questions,

Parce qu’on le sait, si les chats pouvaient parler…

ils ne parleraient pas !

 

(Pour la version audio, cliquez sur le mot, ici )

 

Ce texte a été initialement publié en 2014, et très légèrement modifié aujourd’hui. J’ai eu envie de le republier en hommage à ce cher chat qui a fait un joli bout de chemin avec moi. 18 ans, c’est pas rien…) 

La Bise

Elle était de toutes les fêtes,

En famille, entre amis.

Dans les bars,

les guinguettes

les discothèques,

Elle était au boulot aussi.

Alors comment vivre sans elle… ?

Elle était partout,

Et puis, elle est partie…

Nul ne le sait où,

Depuis des jours,

des semaines,

des mois,

plus d’un an déjà…

Est-ce qu’elle reviendra ?

On n’en sait rien,

Tout dépendra de la conjoncture.

Pourtant c’est notre culture !

Comment faire sans elle ?

Il semble que les voisins y parviennent,

Les gens des autres terres,

Et des pays lointains.

Certains mêmes nous taquinent

Pour ce trait très particulier,

Qu’on échange sans façon,

En toute intimité,

Par deux, par trois, par quatre,

En commençant par la joue gauche ou bien la droite.

De l’eau au moulin des Anglais,

Qui pouffent déjà de nos baguettes, bérets, bidets,

Un ‘b’ de plus, qu’on se le dise,

Et c’est le ‘b’ du mot Bise !

Mais nous ?

Nous, on l’a toujours connue,

On ne sait pas quand elle est apparue,

Dans des temps immémoriaux, c’est sûr.

Jean de la Fontaine la mentionne déjà,

Dans une de ses fables illustres,

Intitulée « La Cigale et la Fourmi. »

Quand il écrit :

« La Cigale ayant chanté tout l’été,

Se trouva fort dépourvue,

Quand la bise fut venue. »

Il parle bien de notre bise !

Et si d’aucuns prétendent qu’il s’agit d’autre chose,

Laissez-les mouliner leurs paroles dans le vent.

On sait bien, nous, qu’il parle de la petite chose rose,

Qu’on pose ça et là sur les joues des ami(e)s

Des parents, et des collègues aussi.

La bise, première victime du Covid,

Se remettra-t-elle de la crise ?

J’en sais rien,

En attendant, il faut trouver un moyen différent

Pour dire le bon jour,

Autrement…

Namasté !

APicADay – Grille et Mystère

Ruines à Sées (Orne)

Combien de voix ont chuchoté entre ses pierres

et combien de secrets échangés ?

Combien de serments prononcés ?

Combien de prières

et de mystères

derrière les grilles,

emprisonnés

depuis si longtemps que

le vent, l’eau, et la terre,

ont fait rouillé les barreaux

et que la verdure

s’est lovée en les murs… ?

APicADay – Eau du Lavoir

Lavoir à Honfleur

Aux eaux tranquilles du lavoir, point de Narcisse à la surface, seule la lumière s’y reflète.

Tête appuyée sur un pilier, yeux fermés, on peut entendre encore le clapotis du linge que l’on y rinçait autrefois et les bavardages aux couleurs des nouvelles du village.

Le temps ici s’est arrêté, pour prendre son temps, laisser les mots partir au vent et les draps sécher au passage…

APicADay – Graville, l’Abbaye

Nichée à flanc de colline, dans un écrin vert,

elle dégage un mystère auquel je suis sensible.

La nuit, dans son cimetière, se murmurent des légendes,

des histoires de marchands, de notables et d’affaires.

Et puis on peut aussi y entendre les rires

des enfants couchés là,  qui n’ont pas pu grandir,

fauchés beaucoup trop tôt,

partis beaucoup trop vite.

Et pour qui a les yeux suffisamment perçants,

pour déchiffrer la pierre,  érodée par le vent,

soumise par le temps,

se liront les épitaphes et la douceur des mots,

qu’un jour a écrit l’homme aux multiples talents

cet immense écrivain, qu’on appelait Hugo,

Victor de son prénom…

 

(Il y a entre ma ville et Victor Hugo des liens tissés, parfois lâches, parfois serrés, pas toujours tissés de son plein gré, mais il n’empêche… il a laissé ses traces. Si vous voulez découvrir quelques éléments de cette histoire, voici un article écrit il y a quelques années déjà. )

Jean Valjean, la légende

 

APicADay – Soir de Fête

Je vous parle d’un temps que les moins de un an ne peuvent pas connaître…

Je vous parle de fête,

de concert et d’artistes,

de foules qui se serrent pour n’en pas perdre miette,

de chaleur, de chahut, de bruits et de fureur,

de son et de musique,

Je vous parle « d’avant »,

« Avant », cet autre monde où tout semblait plus simple, plus sain…

Et sur la scène, c’était Lucky Peterson, pour un de ses derniers concerts,

c’était au Magic Mirror, une salle mythique, une yourte de musique,

où le son sonnait bon, contre les tentures du plafond…

APicADay – Eté d’Hiver

Convoquer les couleurs d’été pour faire la nique à la grisaille de saison,

Rebord de fenêtre à Bruges, mais ça pourrait bien être n’importe où ailleurs,

Sauf que c’est à Bruges,

Et que convoquer les ailleurs, les voyages, c’est aussi partir un peu, et faire la nique à l’immobilisme de saison….