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Mois: septembre 2018
A quai
Sentir le quai le long du flanc,
Rester amarré un moment,
Avant de retrouver sa mer,
Et d’en affronter les tempêtes
L’Aventureux…
En marchant…
Ce soir-là, il y avait des lueurs étranges. C’était comme si le soleil ne savait pas où se reposer, ici, ou là, ou bien comme si le ciel avait invité plusieurs soleils à la fois…
Les villes de bord de mer ont ces lumières particulières qui vous attrapent l’oeil et vous l’écarquillent, Dunkerque ne fait pas exception à la règle…
Verticalités Portuaires
Au plat de la mer, on oppose des phares, des mats, des grues, autant de lignes de résistance,
En bord d’eau, la verticalité est une rébellion,
Dunkerque, ville rebelle…
Carg’Haut
Faut manoeuvrer au millimètre,
fendre l’eau, fendre l’air,
déplacer ses tonnes de ferraille,
pour espérer prendre le large,
Et finalement s’en aller…
Phare Haut
Revendication verticale à l’horizontalité de la mer, de la dune, et des quais,
Dunkerque, où les phares se rebiffent…
Histoire d’Eau (et de Poules)
Frac Corner Dunkerque
La F.R.A.C. de Dunkerque s’offre au sable et au ciel…
Impressionnisant
Les pixels, pointilleux, se sont faits pinceaux pour flouter le paysage
Et lui donner ainsi leurs propres impressions…
Horloge Finale
1930
Il est deux heures et quart
Et nous sommes deux milliards
Éparpillés dans le monde,
Marchant dans les campagnes
Ou bien dans les fumées,
Issues des ateliers,
Des fabriques, des usines
Qui s’installent en ville.
Dans les galeries,
Ils ont le visage noirci,
De graisse et de suie
Les enfants qui vont au charbon
Et puis le ventre qui piaille
La faim qui les tenaille…
Sur les pavés, les pas
Du laitier, du facteur,
Les roues de la charrette
De la marchande des quat’ saisons,
Et les fers des chevaux…
1974
Il est quatre heures et quart
Et nous sommes quatre milliards
Sur les sols minés par les guerres
Et par une production à outrance
Un monde de soubresauts,
Du pétrole en crise,
Des œillets en révolution…
Lucy fait une apparition
L’histoire creuse la terre
En quête de racines,
Tandis qu’ailleurs on cherche
D’autres territoires à explorer,
Des frontières à repousser,
On a déjà marché sur la Lune
Alors …pourquoi pas Mars en juillet ?
La planète se réchauffe,
La pluie s’y fait rare
Bientôt la canicule
Et puis la sècheresse
2018
Il est huit heures et quart
Et nous sommes presque huit milliards
À tituber sur la terre,
À s’enivrer d’artifice,
Pour oublier le précipice
Vers lequel on se précipite
Les sols, l’air, l’eau, tout !
Tout est pollué, tout est fichu
On a dézingué mille espèces
De plantes et d’animaux…
Semé la mort à grande vitesse
Mais on persiste à faire semblant
Semblant que tout est éternel,
On a des casques sur les oreilles
La musique à fond les ballons,
On ignore les bruits de la terre,
Les grondements des volcans,
Les saccades des plaques tectoniques,
La fureur des eaux, et les morsures du soleil…
2055
Il est dix heures et quart
Et nous sommes dix milliards
À croupir, exsangues
Dans des eaux boueuses
Infestées de vermines,
Et à respirer à grand peine,
Dans des masques de fortune.
L’argent n’y a rien fait, non
Comme c’était à prévoir,
Et partout l’on peut voir
Des coffres qui débordent,
Éventrés par la foule
Et laissés grand ouverts,
De l’argent, pour quoi faire ?
La nourriture ne s’achète plus
Elle se vole, se pille, se prostitue…
Le luxe n’est plus dans ce qui brille
Le luxe, c’est la vie,
Le souffle de vie qui alimente le corps…
2084
Il est minuit moins dix,
Et nous ne sommes plus que dix
Dans le noir moite et lugubre
Dans nos lambeaux de chair
Les yeux exorbités,
La bouche fiévreuse
Le ventre en hurlement…
Il est minuit moins cinq
Et nous ne sommes plus rien…
Le grand chantier
Il y avait eu du laisser aller, un peu de négligence dans l’air, comme un retour de vacances, la tête encore à Buenos Aires ou sur une plage de la Manche…
Il fallait remettre de l’ordre, il y avait du pain sur la planche.
Convocation générale, toute l’équipe dans mon bureau !
D’abord remonter les bretelles des couleurs, et renvoyer Azur, Smalt et Safre au dernier étage, pour qu’ils me mettent du bleu plein les cieux.
Le rose ? En joue !
Le rouge à la bouche et au cœur.
Le jaune dans mon soleil, et le vert dans le printemps déguisé en automne.
On y voyait déjà plus clair…
Puis j’ai convoqué l’Instant, je l’ai goûté pleinement.
Un grand bol d’air, de légèreté, pour une belle et grande respiration en forme d’aspiration à la joie.
Enfin, je me suis longuement entretenue avec la Bande à Bonheurs, les petits, les grands, avec ou sans majuscule mais toujours avec majesté. Je les ai regardés, appréciés, et je les ai pris dans mes bras…
Prête pour une nouvelle rentrée, et pour toutes les vies qui commencent…