Jardin des Plantes, mercredi 1er mai. La photo ne permet pas de transmettre le parfum, quel dommage !
Des voyages et des expériences, des émotions et des ressentis, des images aussi, et puis du rêve toujours….
Jardin des Plantes, mercredi 1er mai. La photo ne permet pas de transmettre le parfum, quel dommage !
Retour de vacances, et le ciel s’assombrit des nuages de rentrée. La route, c’est l’entre-deux, l’entre-deux lieux, l’entre-deux états. La route, c’est là où tout est encore possible. Et si on bifurquait là, et si on rentrait pas ?
C’était la campagne, dans l’Aube, en plein midi.
Il faisait si chaud que même les photos se mettaient à l’ombre du noir et blanc.
La maison sans Providence est un crève-coeur. J’ai eu besoin de partir, de changer d’espace et de temps, d’accélérer le rythme, de m’enivrer de gens et de bruits, d’images et de sons, d’odeurs…
Paris est le lieu qui permet cela. Premier soir et la pluie, drue d’abord et puis fine, et puis plus… seuls les pavés rappelaient son passage, son lavage à grande eau, permettant ainsi de flâner le nez en l’air…
Couché là, tu dors,
À ton chevet, des fleurs,
Et le blanc de la stèle,
Et le vert du gazon,
Et toutes ces croix,
Signes de multiplications
Nés de la division.
Vous êtes tant ici,
Tant de corps étendus
Dans ce dortoir immense
Où le sommeil dure
Toute une éternité.
.
Dans le champ à coté,
Les blés furent fauchés,
Comme le furent vos vies.
Et la plaine souffre
Balayée par ces vents,
Qui aspirèrent vos souffles,
Pour les expirer là,
En soupirs lancinants.
Autant de plaintes muettes
Qui crèvent le silence
En résonnant sans trêve
Dans nos cœurs et nos têtes.
.
Et la peine. La peine
Pour cette vie trop courte
Et ce chagrin trop grand
Car ni le frère ni le fils
N’ont eu assez de temps
Pour tracer leur chemin
En choisir les couleurs
Épouser un bonheur,
Et saisir une chance.
Tant de destins broyés
Un jour pourri,
Un jour pour rien.
.
Pour quelques armes à vendre,
Des egos à défendre,
On déclenche des conflits
Dévaste des pays
Parce qu’on veut faire savoir
Qui a la plus grosse
Et qui pisse le plus loin.
Tant de sang versé froidement
Par des hommes calfeutrés
Dans des bureaux blindés
Loin du front, des batailles,
Et de l’effroi qui tenaille.
(à tous ces soldats qui périssent, loin de chez eux, héros bien malgré eux…)
Les champs avaient été moissonnés, laissant le sol doré et des rayures parfaites.
Etranges paysages parfois, carrés jaunes et verts sur fond de sécheresse
et ici ou là, dans un désert de paille coupée, un bosquet, un arbre, voire deux ou trois,
comme des cils ou des sourcils soulignant les yeux de la terre.
Dans cet automne à l’air d’été,
Et cette rentrée si étrange,
Toute en méfiance masquée,
Je vole du temps
Au tracas,
A la tristesse et aux demains sombres,
Et je m’évade.
Je m’offre des mini-vacances,
Le temps d’un jour,
En ailleurs proches
Ou même chez moi,
Parce que le voyage
C’est parfois, souvent,
Un simple changement de regard.
J’enfile des sandalettes,
Du lin et du coton,
Je prolonge mon été,
Et prends quelques acomptes
Sur le bonheur.
L’autre samedi à Pont L’Évêque,
Celui-ci à Honfleur,
Honfleur. Ville d’eau,
Pas en termes de thermes, non
Mais de lavoirs et d’abreuvoirs
De bassins et de mer,
De fleuve et de rivières
De ponts et d’estuaire.
Joli petit port de carte postale.
Les bâtisses qui, comme des cartes à jouer,
Se dédoublent en reflets,
Une façade sur la terre ferme,
L’autre plongée dans l’eau,
Qui frissonne et tremblote,
Au gré du vent.
Brise ou bise qui joue aussi
De la musique
Dans les mâts et les voiles,
Des bateaux chamarrés
Amarrés aux quais.
Ce samedi,
C’était vacances, donc
Comme une avance sur le bonheur,
Parce que la vie, c’est maintenant,
Et que demain… ?
On verra bien…
Si vous voulez écouter la version audio, cliquez ici :
Charme désuet des vieilles enseignes, odeurs de poussière et de bois sec, le temps passe, inexorablement, qui éteint les couleurs, et laisse partout sa trace…
C’est un pont sur l’Arno, un vieux pont, comme une rue bordée de boutiques, grouillante et bruyante du levant au couchant. Autrefois le fleuve était rouge du sang versé par les bouchers qui travaillaient là, dans leurs minuscules échoppes. Aujourd’hui, c’est d’or que le fleuve est teinté, les bijoutiers ont pris la relève, les bijoux s’étalent en vitrine.
L’Arno
Florence
La Toscane
L’Italie…
Comme un petit air de paradis…
On dit que ces deux-là ne font pas bon ménage, que souvent le coeur emmène là où la tête et la raison ne regardent pas, ne veulent pas voir.
Il semble ici que le coeur s’en soit sorti mieux que la tête, il est resté entier, sous le crâne accroché…
Je suis repartie en balade à Naples ce soir, je ne m’en lasse jamais…
Le soir tombe sur Sées.
Bien que la chaleur ait été très forte, bien que la rivière ait eu ses vapeurs, le niveau de l’eau ne semble pas avoir baissé.
Alors le lavoir assombri peut, tout à loisir, s’y refléter…
J’ai, de mon arrivée à Florence, un souvenir très particulier.
J’ai voyagé en train, de nuit, entre sommeil et rêverie éveillée, et je suis arrivée très tôt le matin… Alors… Quitter la gare à pied, parce que l’hôtel parait tout près, et découvrir une ville à la beauté renversante qui se réveille à peine. Les volets métalliques des échoppes grincent sous les tours de manivelles qu’on actionne pour les lever, les trottoirs sont lavés à grande eau, le soleil, gourmand, commence à lécher la peau. L’étalage hétéroclite des articles à vendre ici et là écarquille les yeux. La ville est comme un grand orchestre où se mêlent les murmures, et les cris, les cliquetis des grilles et les pétarades de Vespa, de la musique tonique et l’amour en chanson, ici on prie, on parle fort, c’est le bazar, surement que le chef d’orchestre dort encore. Et c’est tant mieux. Effectivement, l’hôtel était assez proche et j’y arrive sans avoir vu le temps passer. Je suis émerveillée à l’idée de ce que j’ai à découvrir, et j’ai le coeur qui chante.
Prendre une douche, se changer, et partir à la conquête de la ville… C’est beau, Florence, au réveil…
Encore une photo prise dans la voiture, tandis que le paysage défile.
Quelques insectes sur la vitre, mais bientôt les insectes auront quasi disparu
et seront un luxe,
alors ne boudons pas notre plaisir d’en avoir et d’en voir,
encore.
Le ciel semble menaçant, mais il semble seulement.
Il fait les gros yeux, voudrait faire peur aux téméraires du dehors,
mais aucune goutte n’est tombée.
Il a juste étalé des nuages pour cacher le bleu de ses yeux.
Je n’aime pas la route, alors toujours je regarde ailleurs…
(sauf si c’est moi qui conduis, bien sur ! )
Mai fait sa mauvaise tête, pluie en averses et bourrasques de vent,
une miette de soleil pour mériter le nom ‘Printemps’.
J’avais sorti mes sandales et chaussures légères,
je les ai rangées !
Et j’ai ressorti les bottes, bien plus adaptées…
Alors, j’m’en fiche, je pars à Sidi Bou Saïd,
je pars en Tunisie,
je m’en vais arpenter les ruelles blanches,
en pente,
où fleurissent le jasmin
et les bougainvilliers.
Puis je m’arrêterai au Café des Délices
Pour admirer le golfe de Tunis
Vous venez ?