D’autres travaux d’intérêt général…

C’était un atelier d’écriture, sur le thème ‘Les nouveaux travaux d’Hercule’. En cette période difficile, j’ai envie de le publier ici, parce que rêver d’un monde qui tourne bien, ça ne peut pas nuire… 

 » La Cour vous condamne à des travaux d’intérêt général dont la durée est indéterminée et fonction du temps nécessaire à l’obtention de résultats. »

C’est par cette phrase que s’achevait mon procès. Clémence de la cour, pas d’amende à payer, du temps à donner, et du temps, j’en avais. J’avais été arrêtée et mise en prison pour avoir, précisément, libéré de prison tous les oiseaux du parc zoologique. Tous s’étaient envolés, sauf les autruches évidemment. Si l’amour de la liberté donne des ailes, les autruches n’avaient apparemment pas le cœur sensible, elles ne décollèrent pas, tête dans le sable, tout occupées à se satisfaire du monde souterrain où elles avaient plongé leur bec.

***

J’étais entrée à l’atelier par un matin brumeux. La Dame qui m’accueillit, était belle, bien que marquée ici et là de cicatrices profondes. Une Dame sans âge, concentrée sur son ouvrage, je l’aidais, je faisais de mon mieux.

– ça ne tourne pas rond, non, toujours pas. Passe-moi une clé de 12 et une de 31, la clé de 24 aussi, on va tenter de ralentir la cadence, elle semble responsable de la mauvaise rotation.

Nous avons œuvré pendant un temps que je ne saurais évaluer, tant il était relatif à nos avancées, à nos doutes, à nos réussites, aux échecs rencontrés, à nos nouvelles tentatives …

Mais nous y sommes parvenues, nous avons réussi à desserrer les boulons du temps. C’était plus que nécessaire, tout allait trop vite, on ne maîtrisait plus rien, et surtout pas l’instant. Tout ce qui était neuf, nouveau, vieillissait à vue d’œil ; l’émotion et les sentiments n’avaient plus le temps de s’installer en profondeur ; la surface du globe était couverte d’une viscosité de miel ici, de fiel là… Nous en avons rétabli le PH, au plus près de celui de l’amour, fluidifiant ainsi l’ensemble qui pût, à nouveau, pénétrer les cœurs, jusqu’au cœur de la Terre.

Puis nous avons remis nombre d’humains à l’endroit, ils marchaient sur la tête. La plupart étant sur les sommets, on les repéra facilement, la chose ne fut pas compliquée. La rotation semblait se réguler, le travail était en bonne voie.

Ensuite, nous avons restauré la chaîne de solidarité, elle était cassée à de nombreux endroits. Notre émotion fut forte lorsque nous pûmes, enfin, réunir le maillon israélien et le maillon palestinien. Dans les canons syriens, nous avons planté en série des roses de Damas, leur parfum monta jusqu’à nous, jusqu’à provoquer l’ivresse et la liesse.

Enfin, répartir les couleurs, répartir le bleu et l’or, jusqu’alors concentrés aux mêmes endroits. De nos souffles légers et combinés, nous avons invité l’eau à se répandre pour mieux irriguer les terres et mieux nourrir les ventres, soigner les maladies aussi. Les richesses suivirent, richesses temporelles se mêlant aux richesses culturelles et spirituelles, il y en eut partout à proportions égales, l’équilibre s’installait.

S’élevèrent alors vers nous des millions de petites étoiles brillant au bord des yeux, le globe devint lumineux…

Et les cicatrices de Dame Nature semblèrent s’atténuer.

Un rêve, une utopie, mais je préfère largement cela à toute dystopie, même si, toujours dans le cadre d’ateliers d’écriture, la dystopie j’ai écrit aussi… A lire en cliquant ici, si vous le voulez… 

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Femmes du Métro, Charlotte Abécassis

Pour inaugurer ce musée de pixels, je vous invite à découvrir le travail de Charlotte Abécassis, dans une série toute en couleurs, délicatesse, et élégance : ‘Femmes du Métro’

 

Charlotte ABECASSIS, par Corinne Le Monnier

Née en 1962 au Havre,

Diplômée de l’École Supérieure des Arts Appliqués de Paris, elle a exposé en Allemagne, à Paris, à Cannes, au Salon d’Automne et créé le Cercle des Artistes Havrais.

Même si dans sa Peinture, elle tient le réel à distance, elle n’en puise pas moins ses émotions dans les lieux chers à son cœur : devenue Parisienne d’adoption, les bords de Seine où la lumière scintille, les berges où il fait bon flâner, le jardin du Luxembourg, terre de jeux de son enfance lui ont inspiré nombre de « promenades »… Mais c’est le Havre qui reste sa « terre promise » : les lumières, les couleurs et les formes à couper le souffle … À chaque séjour, le charme opère avec un autre vocabulaire : le Port et le chant des Sirènes, la mer qui ondule les jours de gros temps ou qui s’adoucit l’Été, l’Architecture aux contours aigus de cette terre Maritime qui respire en profondeur…

C’est la Musique qui guide ses pas et lui donne l’impulsion de la Couleur :

La Palette tantôt feu, tantôt poudre, s’épanche naturellement sur la surface toile ou papier, pour accompagner un sujet naissant… Le personnage reste au centre de ses préoccupations, recueilli souvent dans une nouvelle terre de la Sagesse, le rêve tapi au plus profond de lui-même. Dès lors se superposent des compositions empruntées au Japon ancestral, à la Perse mutique, à l’Orient céleste sous de discrètes harmonies nacrées ou feutrées dans une écriture qui lui est si particulière.

Charlotte dans son atelier :


Un petit clic ici vous permettra de découvrir d’autres œuvres de Charlotte Abécassis exposées à la Galerie Corinne Le Monnier

 

Et un petit clic vous emmènera sur la page du Musée Art and Caux