Samedi 23 avril 2022

La journée a commencé aux couleurs de l’amitié, des mots adressés à une amie très chère dont c’est aujourd’hui l’anniversaire.

L’agitation du monde m’a absorbée ensuite, agitation contrôlée et choisie en forme de sélection de plantes à offrir aux jardins, à m’offrir, et à planter enfin. Dix-huit plants de fraises, de trois variétés différentes, pour échelonner les offrandes aux papilles et diversifier les saveurs. Et de la lavande, des ancolies, des succulentes, de la verveine et plein de plantes aromatiques, il faut offrir à la terre pour que, peut-être, elle offre en retour.

Le ciel s’est assombri, j’ai appris pourquoi plus tard, et brutalement.

Arno et sa voix de rocaille, Arno le ‘dandy déglingué’ vient de tirer sa révérence et de quitter la scène. Son arrivée à un autre étage du monde en a bouleversé le ciel et l’a chagriné, c’est pourquoi il s’est renfrogné et a pleuré sur les jardins.

Moi aussi, j’ai du chagrin.

C’est l’heure de quitter la campagne pour rentrer en ville. Dans la voiture, la radio diffuse un concert de ce belge si – putain putain, européen. Un concert d’Arno, c’est une expérience, sonore, visuelle, émotionnelle, et une communion entre la salle et la scène. J’ai expérimenté une fois, j’en garde de hauts souvenirs.

J’écoute Arno tandis que le cordon de la route défile. Après s’être assombri, le ciel a adopté une légère brume qui blanchit les paysages, posant un voile pale sur le jaune des champs de colza, le vert des prairies, et le brun des terres retournées. Les crêtes des arbres se découpent comme des fantômes sur l’horizon. C’est beau et triste à la fois. J’entonne ‘les filles du bord de mer’, dernière communion avec l’artiste. J’écoute ses exubérances scéniques, ses délires, ses ivresses, il arrive à me faire sourire bien qu’il ne soit plus là.

La ville se rapproche, et la nuit aussi. Alors c’est l’heure bleue qui succède à la blancheur de la brume, tous les tableaux qui défilent sous mes yeux sont teintés de cette couleur.

Arno toujours, à la radio. Les hommages se succèdent, les retransmissions aussi. Et j’absorbe, je prends, me surprends à sourire encore à entendre ses frasques et ses bons mots.

Demain promet d’être une terrible journée.

Soit le pays se plait en gris,

Soit il préfère le noir,

Ces élections du 24 sont une épreuve.

J’ai peur.

Ce soir j’ai déjà eu ma dose de tristesse. Et je prends ma joie en main, je décide de mettre l’avenir de côté et de regarder, au présent, ‘La Panthère des Neiges’.

Tant de Beauté ne peut pas nuire, et elle met du baume au cœur….

Demain sera un autre jour…

 

Lola etc, aussi intitulée ‘les putes’ et ‘Lonesome Gigolo’ dans sa version anglaise

Lola, Etc. Lyrics

Lola c’est pour toi
Que je me lave sous les bras
Y’a c’un truc que je ne ferai pas
C’est l’after-shave et ça même pour toi

Carla ça lui plait pas
Quand j’lui parle pas
Elle me demande chaque fois
Dis-moi, qu’il n’y a que moi

Elga est une diva
Sur divan d’alpaga
Pour elle, la vie sans soie
Sans tralala n’est plus qu’un Sahara

Moi c’est Cinderella
Que je voudrais dans mes bras
Danseuse de java
Douée pour le Kama Sutra

Au bord de la Volga
J’ai rencontré Olga
Mais Olga son dada c’était pas moi
C’était la vodka

Irma a je ne sais quoi
Que les autres n’ont pas
Mais celle-là est déjà au cinéma
D’un autre que moi