Reflet d’Haïku

REFLETS D HAIKU

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Chair insipide

BAOBAB : CAR

Photo argentique numérisée

Mila regardait la scène avec un intérêt doublé d’amusement.

La créature descendue de sa carapace de métal hurlait, tout en gesticulant et en donnant des coups de pied sur la coque :

–      Putain de bordel, tu vas redémarrer, oui ?!!

La carapace, gueule ouverte, laissait échapper des toussotements irréguliers. Elle ne semblait plus pouvoir ou vouloir avancer.

Mila se souvint …

Elle connaissait ces créatures, elles puaient le vide et la mort et semaient la terreur sur leur passage. De leurs tuyaux d’acier s’échappaient des éclairs de feu qui tuaient tout sans discernement. C’est sous une de ces fulgurances d’étincelles, qu’elle perdit Rayah un soir d’été. Son compagnon mourut dans un râle sous un ciel sans étoiles.

Satisfaites de leur forfait, les créatures se prirent en photo, pieds fièrement posés sur la tête de Rayah, écrasante victoire à armes inégales … Tonnerres de feu et coquilles métalliques, Mila ne savait pas se battre contre cela.

Dans leur sinistre sillage ils laissèrent le corps de Rayah, à présent dépecé, soumis aux poussières et au vent du bush, ainsi qu’aux charognards.

La femelle renifla la dépouille, triste odeur de sang. Puis, de quelques coups de pattes, elle recouvrit le corps inanimé, comme pour le rendre à la terre, et s’éloigna, tête basse, peine au cœur, colère colée à la chair. Chacals et vautours ne tardèrent pas à se disputer la bête ici abandonnée.

Une dizaine de lunes dans le ciel plus tard …

 

L’oubli oubliait la mémoire de Mila, l’odeur de ce sang répandu imprégnait toujours ses narines. La tristesse l’habitait encore. Elle partageait parfois la couche de Silla, qui la réchauffait la nuit, après de brutales saillies dont naquirent quelques mouflets, intrépides et fiers. Le souvenir de Rayah demeurait intact, compagnon de toujours, de jamais plus à présent …

Et puis ce matin, cette créature sans carapace, cette carapace qui semblait morte… Et la faim qui tenaillait le ventre de la lionne, la colère qui remontait à la surface … Ses babines se retroussèrent dans un rictus satisfait, tandis qu’elle avançait à pas feutrés sur la terre sèche du bush. La créature à peau claire s’agitait toujours, visiblement bien en peine. Mila prendrait bientôt sa douleur dans ses propres entrailles …

L’image du fier Rayah s’imposa lorsqu’elle planta ses crocs dans la gorge pale et insipide du chasseur imprudent. Elle ne s’en régala pas, non, mangea juste ce qu’il lui fallait, les charognards se chargeraient du reste…

lionne-kruger-park-1

Photo argentique numérisée

 

Petit théâtre…

C’était au théâtre du monde,

Certains, dans l’assistance,

Espéraient la venue de la Gloire,

Et son cortège immense de Reconnaissance,

Argent, Pouvoir, Célébrité, Récompenses, Privilèges,

et tutti quanti…

Alors ils leur avaient réservé les premiers fauteuils,

Et, nez fixé sur la rotonde et les hauts balcons,

Ils attendirent…

Theatre fauteuils couleur

Theatre balcon couleur

Ils attendirent encore, Dame Gloire n’était pas pressée…

Theatre fauteuils sepia

Theatre balcon sepia

Alors ils finirent par s’endormir… Dame Gloire ne vint jamais…

Theatre fauteuils nb

Theatre balcon nb

Et la vie est passée…

« Live is a stage », disait Shakespeare….

(Opéra de Lille, 2010)

Des plumes pour Charlie…

Quand l’émotion nous réunit, quand la peine se partage, alors les plumes se délient, et disent, racontent, crient, pleurent….

Charlie Hebdo, l’horreur nous a frappé de plein fouet le 7 janvier 2015. Nous, collectif d’auteurs, avons ressenti le besoin de nous exprimer, puis l’idée est venue de réunir nos textes en un recueil intitulé ‘Des plumes pour des crayons’. Une quarantaine d’auteurs pour 124 pages de cœur et de peine, de colère et d’incompréhension.

Aujourd’hui nous avons le plaisir de vous proposer cet ouvrage, dont tous les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo, pour la somme de 10 € (plus frais d’envoi le cas échéant).

J’ai eu le plaisir de partager l’aventure de conception sous la direction de Christian Carpentier, avec Stéphane Rougeot, Eponine Millot-Compte, Philippe Ville et Agathe.

Si vous souhaitez acquérir cet ouvrage, merci de me le faire savoir en commentaire ou en message privé pour que je vous indique la marche à suivre…

D’avance, merci !

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Et la porte se ferme … (Territoires d’Enfance)

Le bleu glacé du ciel a laissé place à la nuit qui s’invite dans la pièce, à travers les vitres. Dans la cheminée, heureusement en service, le rouge et l’or crépitent et réchauffent l’atmosphère. Je suis épuisée. Je me suis mise à l’ouvrage dès les premières heures du jour, il faut que tout soit prêt à la fin de la semaine pour accueillir enfin ma nouvelle vie. 

D’abord lessiver la cuisine, ce qui m’a lessivée. Puis une couche de peinture sur les murs, du blanc parce qu’elle est petite, mais aussi de l’orange ‘lever du soleil’, pour de joyeux réveils et du peps. 

Puis j’ai dégainé la décolleuse à papier peint, je me suis métamorphosée en Calamity Jane du confetti récalcitrant. J’ai tiré sur tout ce qui bougeait, ppchit ppchit ça faisait, et ça ne bougeait pas en fait, ce qui m’arrangeait bien. Entre deux, j’enfilais mon costard de turfiste, ‘Je mise sur ce mur, fini dans trois quarts d’heure’, je misais sur des chevaux-vapeur, nul chevaux en vue mais de la vapeur, il y en avait. Je n’ai pas toujours gagné, mais ça me faisait du bien d’y croire. 

Entre chaque mur terminé, une bûche, parce qu’il fait vraiment froid en ce mois de décembre, l’hiver s’annonce rude, et un café réconfort. 

De chez ma voisine, une vieille dame que j’ai déjà croisée, monte une odeur de tarte aux pommes qui me met l’eau à la bouche et de la nostalgie au nez, odeur des tartes de mon enfance, cuisinées avec amour par ma mère. 

Ma mère … 

Mémoire olfactive qui me revient, son absence se fait sentir. Alors je décide de m’accorder une pause, fais un nouveau café, et, soigneusement, je coupe au cutter le gros scotch qui scelle un carton étiqueté ‘Albums photos’. Assise sur le canapé, café sur la table basse, j’observe avec tendresse ces souvenirs du temps joyeux où son rire tintait encore… 

Bon, il faut se remettre au travail, il n’y a plus qu’un mur à dénuder. 

À ma grande surprise, je découvre une porte camouflée sous les couches de papier peint, dont les coloris rappellent les modes successives. Je pousse l’escabeau, et son pied heurte un mécanisme au raz de la plinthe. Surprise ! La porte s’ouvre, l’entrebâillement m’aspire, et la porte se referme derrière moi. Dans l’obscurité qui envahit la pièce, mon angoisse est palpable. Petit à petit, mes yeux s’habituent et dessinent les contours d’une armoire, d’une chaise, et d’un lit. Sur le lit, une forme s’anime, camouflée sous une couverture. Je pousse un cri auquel un grognement fait écho. Alors s’élève une petite voix aux résonances familières.

– Laissez-moi tranquille, les Vagues ! Ne me touchez pas ! Si vous m’emportez, mon père et ma mère appelleront la police et viendront me chercher ! 

La peur ainsi exprimée, écho du silence qui étreignait la mienne, finalement me rassure. Je m’approche du lit, qui grogne toujours un peu, et m’assieds sur la chaise.

– Je ne m’appelle pas les Vagues, je ne vais pas t’emporter, n’aie pas peur. Et pourquoi crains-tu que les Vagues ne t’emportent ?

– Ma mère me dit toujours, quand je vais à la mer, de ne pas trop m’éloigner du bord, sinon les vagues m’emporteraient. Alors je dois faire attention, je scrute l’horizon, et guette leur bateau. Ce sont des méchants messieurs, les Vagues, puisqu’ils viennent emporter les enfants, les font grimper à bord ! On ne sait pour où, d’ailleurs, puisqu’on ne les retrouve jamais. 

Stupéfaite et en proie au trouble, j’insiste :

– Mais tu n’es pas à la mer, là, tu es dans ton lit !

– Oui, mais hier, à la télé, ils ont dit que des Vagues de froid allaient traverser la France, et moi j’habite en France.

Je ne peux réprimer un rire, la forme sous la couverture s’agite moins.

– Si tu ne t’appelles pas les Vagues, comment tu t’appelles ?

– Je m’appelle Florence.

Silence. La couverture-cachette s’abaisse un petit peu, dévoilant une bataille de mèches blondes et deux yeux.

– Moi aussi, je m’appelle Florence.

– Je sais, lui dis-je en souriant. 

 Ses yeux me sourient aussi.

– Dis, tu veux bien faire sortir le monstre qui se cache dans mon armoire, et le loup sous mon lit ?

– Oui, tu vas voir, c’est facile.

Alors j’allume la petite lampe qui diffuse une lumière douce dans la pièce. Le papier peint vert et la couverture violette retrouvent leurs couleurs. Je sais comment débarrasser la nuit de toutes ces créatures effrayantes. Je connais ce monstre d’étoffes et de lainages que l’obscurité transforme en forme immonde aux yeux boutons de nacre. Une simple pression sur la porte entrouverte suffit à enfermer l’odieuse bête qui, au matin, redeviendra simple pile de pull-overs, gilets, chemisiers, tee-shirts, petits amis qui réchauffent le corps. 

Reste à s’occuper du loup. À voix basse j’appelle : « Tom ? Tom ? Tu viens ? » et le petit chien sort du dessous du lit où chaque nuit il se réfugie. Il secoue son sommeil, peuplé peut-être de rêves papillons après lesquels il courre, et se met à remuer la queue avant de sauter sur la couverture. La petite fille s’est redressée et le prend dans ses bras, enfouissant son nez dans le cou noir et blanc. À la vue de la chemise de nuit rose, je souris.

– Et maintenant, ça va ? Tu n’as plus peur ?

Je pose la question en caressant la tête blonde.

– Cela va mieux, oui, mais j’ai toujours ma grande peur, ma peur de quand je serai grande, ma peur de demain.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, cette angoisse je m’en souviens si bien, ce vide à remplir de je ne savais quoi, ce grand mystère.

– Ne t’inquiète pas, ton demain est mon hier, et je te promets qu’il se passera bien … Tu devrais dormir à présent, te reposer, pour vivre ce beau demain en pleine forme…

Je la prends dans mes bras, mon nez dans les odeurs de l’enfance, du sommeil, puis dépose un baiser sur sa joue rose, avant de me diriger vers le rai de lumière que la porte, à nouveau entrebâillée, laisse filtrer. D’un sourire et d’un geste de la main, je referme la porte sur mon enfance… 

PRESQUE 5 ANS

***

Le café est froid dans ma tasse. Combien de temps me suis-je assoupie ? je ne sais pas, le feu s’est éteint, j’ai froid. Je cherche à tâtons la couverture violette, rien. L’album jaune ‘soleil de l’enfance’ a glissé de mes genoux et gît maintenant au sol, ouvert. J’en referme les pages, comme on referme une porte. 

 

J’ai fait un rêve étrange … 

Emile et Etoile (sur une photo de Nessim)

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(photo Nessim sur Flickr, à retrouver ici…)

Tu as posé sur moi ton regard noir et blanc,  

Etre… ou n’être pas,

Dans la vie où sont nos marges.

Courir sur les trottoirs pour rattraper le temps,

En col blanc et costard,

Ou bien en faire domaine, y faire son nid le soir,

Heures sombres macadam où tous le monde est gris.

Dans la chaleur précaire d’un amas de cartons,

Dans l’humide et le froid,

Le moite et l’étouffant,

Qu’importe la saison.

Le temps passe, indifférent et sourd,

Pour toi, pour moi, 

Différemment, et en même temps

Solidaire aux compagnons

 

Tu as posé sur moi ton regard noir et blanc,

Et ton indifférence crasse,

Ton déni d’existence, le DELIT d’existence

Un crissement au tableau lisse

De  bienséance,

Poussière sur la manche,

Que l’on souffle et qu’on oublie.

Lumière éteinte à la bougie

Une vie en négatif, image de toi demain

Un « Peut-être »…, un ‘Et si…, 

Horizon potentiel, avenir sans ciel,

Une vie en deux tons et trois dimensions,

Pour un miroir qui fait peur…

Un reflet inquiétant…

Et si ma pauvreté avait don

De contagion… ?

 

Tu as posé sur moi ton regard noir et blanc,

Et pourtant… !

Regarde-moi vraiment, regarde mes couleurs,

Je suis autrement riche de ça,

Je suis riche autrement…

Je tutoie les étoiles,

Je parle aux animaux qui se régalent à ma table.

Et si parfois le soir, c’est au fond de mon verre

Que je plonge chercher les degrés nécessaires

A réchauffer mon cœur, mon corps, ma couenne,

Sache que, lorsqu’une douce vapeur  m’envahit,

Quand belle ivresse m’enlace et me réchauffe,

Je rêve, les yeux ouverts, prunelles écarquillées,

Je rêve à la beauté du monde,

A ses mers et merveilles… J’en perce les mystères…

 

Alors, s’il te plait, défais-toi

De ta condescendance,

Souviens-toi que,

Si toi tu me vois en noir et blanc,

J’habite Moi, un monde tout en couleur.

Dans les poches pas d’argent,

Plein d’or dans le cœur,

Et tous les arcs-en-ciel au fond de mes pupilles… 

 

Merci à Nessim de m’avoir laissé écrire sur sa photo

et d’avoir mêlé quelques uns de ses mots aux miens

Naufrage

Le bateau avait tangué toute la nuit, bousculé par les vagues scélérates que formaient des courants contraires. Des craquements se faisaient entendre de partout, la coque était malmenée et ne résisterait plus longtemps sous le travail combiné des lames monstrueuses et de la violence des vents. Quelques marins étaient passés par-dessus bord, emportés dans leur tentative de maintenir le navire à flot. Les bourrasques qui fouettaient les voiles menaçaient de les déchirer à tout instant, et se faisaient écho dans de terribles mugissements. La mer était une furie dont les hoquets absorbaient les hommes, dévoraient des vies, et dont l’escorte de fantômes terrorisait les malheureux encore debout, en les enveloppant de sifflements diaboliques…   Geoffrey s’était accroupi dans un coin, derrière une barrique d’eau presque vide qui le protégeait un peu de la colère des cieux. Il pensait à Mathilde, sa douce Mathilde, qui l’attendait au port. Il revoyait ses bras suspendus à son cou lors de leur dernière étreinte. Cette nuit-là, il lui avait fait un enfant. Il le savait, tout comme il avait su de quelles étreintes étaient nés Jules et Louise. Il devait résister, il fallait qu’il revoie Mathilde, leurs deux bambins, et qu’il accueille l’enfant à venir. Tout, autour de lui, n’était que capharnaüm, le navire semblait n’être plus qu’un amas de bois et de toile, l’espace s’était rétréci, et la peur tenaillait le ventre de Geoffrey.  Soudain, le bateau heurta un écueil et se déchira dans une secousse monstrueuse qui envoya tout valser par dessus bord, y compris Geoffrey accroché à sa barrique… L’instant d’après, il était mort…

*      *

*
Cote de la Namibie 1991 - ok

(Photo argentique numérisée)

  Enfin, c’est ce qu’il crut. Quand son front avait heurté le bord du tonneau, il avait perdu connaissance. Inconscient, dans sa tête défilaient des images heureuses, de sa femme, de ses enfants, de leur maison où il faisait bon vivre entre deux expéditions… Le Paradis, ce devait être ça le Paradis…   Il fut réveillé par le bruit des vagues et la sensation d’une douce chaleur. La vie ne lui avait pas lâché la main, il était sauf, et heureux de l’être… Le bateau avait sombré au large des cotes de l’Afrique Australe, mais où était-il exactement ? Difficile à dire. Une brume enveloppait la côte qui l’avait accueilli, brume que le soleil dissiperait bientôt, il semblait vouloir percer avec ardeur… Le sable était fin et clair, humide sous lui… Il rassembla quelques forces pour ramper un peu plus haut sur la plage, et se mettre à l’abri de la marée. Sur le sable sec, il se laissa aller de nouveau au sommeil qui lui hurlait aux yeux…

La chaleur était montée tandis que la mer descendait encore, et la brume avait laissé la place à un ciel tout bleu. C’est avec un sourire qu’il accueillit cette douceur de l’air à son réveil, c’était si réconfortant après cette rude tempête. Il avait soif, cependant, et se releva pour partir en quête de quelque chose à absorber. Son sourire se figea lorsque Geoffrey découvrit son environnement. Du sable, sur la plage, mais pas seulement. Du sable à perte de vue, du sable clair, du sable blond, qui brûle les yeux et anéantit les espoirs… Pas un arbre, pas un buisson à l’horizon ! Pas d’eau, pas d’ombre, pas d’humain, donc… Il avait échoué au plus mauvais endroit possible ! Echapper à la noyade, à un trop plein d’eau, pour venir mourir de soif dans le désert, le sort s’acharnait contre lui. Des larmes se mirent à couler de ses yeux. Instinctivement, il les léchait au passage, maigre breuvage pour une grande détresse… Alors il songea au tonneau qui lui avait sauvé la vie. Peut-être avait-il lui aussi échoué sur la côte ? Peut-être restait-il un peu d’eau dedans… ? Peut-être lui sauverait-il la vie une seconde fois ? Il se rapprocha du rivage, scrutant les alentours dans l’espoir d’apercevoir la sainte barrique, en vain… Il était si absorbé qu’il n’entendit pas le bruit des pas de velours se rapprocher de lui, et il ne sentit pas la présence du fauve qui l’observait. Il émit un seul cri de surprise et de douleur lorsque les crocs du lion se plantèrent dans sa gorge …   Dans le désert, les lions aussi ont soif… et faim.

NAUFRAGE OK

(Photo argentique numérisée)

  (J’ai situé cette histoire sur les cotes de la Namibie, là où les courants froids épousent la chaleur du sol et s’épanouissent en une danse de brume épaisse, là aussi où le désert se jette dans la mer… On dit de la Namibie que c’est le seul endroit où l’on peut voir un lion manger une otarie. L’homme est une otarie comme une autre… )

Pour écouter la version audio de ce texte, cliquez sur le lien ici...