Ne pas bouder Boudin

Samedi 21 mai, Nuit des Musées, je m’en réjouis, c’est beau un musée la nuit…

Direction l’expo Boudin. ‘L’atelier de la lumière’. Il est 22h30, j’espère ne pas me faire refouler à l’entrée pour cause de ‘trop plein de visiteurs’.

Non. Non seulement j’entre facilement, mais je constate que le musée est quasi vide. C’est vraiment étonnant, c’est le lieu privilégié des ‘Nuits’, d’ordinaire, et c’est une très belle expo. Le contexte social actuel y est probablement pour quelque chose. Tant pis.

Tant mieux. Parce que, vraiment, c’est beau un musée la nuit… Et encore plus lorsque l’intimité s’installe avec les toiles, que le silence est choisi, et que l’âme peut s’envoler, vers ces cieux là, vers cette lumière là, dans ce bel atelier…

 

BOUDIN 2 scene-de-plage-trouvilleok

Scène de plage à Trouville-sur Mer

 

Derrière les fines cloisons où les cadres s’animent on devine la mer, la digue, on sait la ligne d’horizon, et la lune l’éclaire…

Le musée ferme ses portes plus tôt que les autres années, je n’ai pas vu toute l’expo, mais ce que j’ai vu a enchanté ma soirée. Et puis j’y retourne la semaine prochaine, de jour, et dans un autre contexte. Je continuerai…

En sortant, j’ai eu la jolie et touchante surprise de recevoir le catalogue en cadeau, pour finir la visite à la maison, en attendant la semaine prochaine…

Dehors, les bassins, les lumières, l’eau, le ciel où la lune ronde teinte parfois d’orange orage les nuages qui la chatouillent. L’air est doux, le moment aussi…

C’est beau aussi, la mer, la nuit.

 

BOUDIN 1

Publicité

Camouflage d’intérieur

♬ Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir… ♬

De jouir de ma veste,

Dès lors que Son Altesse

Décide d’y siéger…

Furieuse, mais juste un peu,

Dans une douce vengeance,

Je dégaine et je shoote.

Il déteste mes armes,

Mes trophées de pixels.

Moi j’aime la face claire

De mon Pierrot la Lune

Et c’est bien fait pour lui !

J’avais une idée de scénario

J’avais une idée de scénario, un péplum de Science-fiction, un truc improbable et loufoque, absurde et décalé

L’action serait située dans un futur très éloigné. Un pays du Continent Ancien aurait asservi ses droits de l’homme et totalement vendu ses sujets à d’insatiables financiers en bandes organisées.

Des méchants faisaient pousser des maladies, en semant des poisons dans l’atmosphère et dans l’aliment, sous forme de pesticides, d’engrais, et autre pollution joyeuse. Pendant ce temps, des labos pharmaceutiques cherchaient frénétiquement des remèdes pour soigner, ou pas, germes virus et autres perturbateurs de corps. Ces traitements coûtaient fort cher aux patients attendant patiemment leur tour dans les cliniques privées aux tarifs décomplexés. Et les crabes se propageaient, comme se propageait la misère.

Les banquiers devenaient banquistes, comme autant de banquises glaciales et frigides en dérive sur les flots et les flux financiers. Rivières de pots de vin et malversations finissant parfois en cascades après avoir heurté le rocher douteux d’une Affaire en initiale capitale. Quelle que soit l’importance de la pierre d’achoppement et des éclaboussures, les liquidités retombaient toujours dans les mêmes fonds couverts et opaques. Et partout des gueules de requins voraces prêtes à engloutir tout petit poisson épargnant à portée de conte et de dents.

Des puissances étrangères, pas vraiment altruistes, faisaient main mise, impair et passe, sur l’intérêt général des petits citoyens, au profit de capiteux capitaux qui faisaient leur nectar, les grisaient pour un soir, une cotation, une vie… Les richesses croupissaient et dégageaient d’abondants effluves nauséabonds, aux relents acides de pouvoir.

Bien sûr, il y aurait eu de l’action, des combats, des révoltes, le peuple serait descendu dans la rue, aurait manifesté contre l’oppression. Et l’oppresseur aurait sorti le rouleau compresseur de droits, d’espoir, d’avenir… Toutes les forces armées se seraient mises en branle et l’on aurait vu s’affronter des pères en uniformes, et des fils devenus des hommes. Ça aurait fait des scènes terribles, gaz lacrymogènes répandus sans gêne, et sans plaisir, et écrans de fumée…

Une déchéance courue d’avance, puisque le vers était dans le fruit. L’énorme lombric du pouvoir grossissait à vue d’œil, il devenait de plus en plus gourmand, s’arrogeant privilèges par ci, primes par là, au vu et au su de tous ou presque. Et la colère grondait… Une jeunesse se levait, digne et fière, et revendiquait son droit à vivre, à espérer, à croire et à penser, à rire et à aimer, en dehors des chaines et des baillons…

Dans les hauteurs, on faisait briller les ors et les velours pour tenter de masquer l’obscurité ambiante, et on faisait beaucoup de bruit pour étouffer les grondements de la rue, et pour cacher les murmures des accords secrets. Au plafond de l’état, seuls les lustres éclairaient, les esprits, eux, ne fournissaient plus d’étincelles belles et porteuses de solutions, de projets, de progrès, pour le pays. Ils n’avaient plus besoin d’utiliser leur capacité neuronale, d’autres le faisaient pour eux, qui dictaient les lois et les orientations. La philosophie était devenue une science désuète, voire un sujet de moquerie.

À défaut de penser, la tête s’amusait. Dans le vide d’idées hautes, les rires et les insultes résonnaient en éclat de voix, on s’invectivait, se tapait sur l’épaule, se faisait claquer l’élastique… pan à ma gauche, pan à ma droite, on se racontait ses Affaires, l’avancement des procès… Ou bien, si le déjeuner avait été trop copieux et / ou trop arrosé, on dormait sur son fauteuil, et les ronflements faisaient écho à l’incompétence de cette assemblée… Parce qu’elle ne savait pas faire grand chose, cette tête, et surtout pas de belles choses…

Ça aurait pu être un film ‘futuriste historique’. Le peuple, les pauvres, habillés de combinaisons en aluminium, type couvertures de survie. L’or, les pierres dures et précieuses, et les luxueuses soieries pour la monarchie, l’aristocratie, et le nouveau clergé aux confessions obscures. On aurait retrouvé la même pyramide que tentèrent de faire tomber quelques allumés avec des feux d’artifice. C’était un 14 juillet, c’était la Révolution, c’était il y a longtemps.

Avec le succès que l’on connaît…

Dans mon film, le peuple usé de tenir les ors et le velours à bouts de bras et au rouge bancaire, se serait vraiment uni pour redresser l’échine. Le haut de la pyramide en aurait ressenti une secousse de 1,5 sur l’échelle de riche-ter, et aurait continué à se gausser. Mais, sur la dernière scène, un détail, je ne sais pas encore quoi, aurait assombri leur tableau, quelque chose comme une menace. Et puis….

Et puis je me suis dit qu’il était nul mon scénar, qu’il n’avait rien d’original et qu’il avait peut-être même déjà été écrit, tourné, diffusé…. Un navet, une série B, de toute évidence. Sinon on en aurait entendu parler…