Je vole du temps

Dans cet automne à l’air d’été,

Et cette rentrée si étrange,

Toute en méfiance masquée,

Je vole du temps

Au tracas,

A la tristesse et aux demains sombres,

Et je m’évade.

Je m’offre des mini-vacances,

Le temps d’un jour,

En ailleurs proches

Ou même chez moi,

Parce que le voyage

C’est parfois, souvent,

Un simple changement de regard.

J’enfile des sandalettes,

Du lin et du coton,

Je prolonge mon été,

Et prends quelques acomptes

Sur le bonheur.

L’autre samedi à Pont L’Évêque,

Celui-ci à Honfleur,

Honfleur. Ville d’eau,

Pas en termes de thermes, non

Mais de lavoirs et d’abreuvoirs

De bassins et de mer,

De fleuve et de rivières

De ponts et d’estuaire.

Joli petit port de carte postale.

Les bâtisses qui, comme des cartes à jouer,

Se dédoublent en reflets,

Une façade sur la terre ferme,

L’autre plongée dans l’eau,

Qui frissonne et tremblote,

Au gré du vent.

Brise ou bise qui joue aussi

De la musique

Dans les mâts et les voiles,

Des bateaux chamarrés

Amarrés aux quais.

Ce samedi,

C’était vacances, donc

Comme une avance sur le bonheur,

Parce que la vie, c’est maintenant,

Et que demain… ?

On verra bien…

 

Si vous voulez écouter la version audio, cliquez ici :

 

 

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APicADay – Passer sous le Gros-Horloge

Après le brouhaha de la journée, la vie s’éteint un peu tandis que les lumières s’allument.

L’arche du Gros-Horloge offre un cadre aux ruelles dont les pavés sont dorés de néons et de pluie.

La cathédrale au loin éclaire ses tourelles. Ici, ça sent l’averse qui s’éloigne un peu, la pierre mouillée, et la tiédeur du jour passé.

Rouen se déambule bien la nuit…

APicADay – LondDuck

Le canard anglais est assez similaire au canard français, même s’il se fait appeler ‘duck’. Duck n’est pas ‘Duke’, n’en déplaise aux volatiles de sa majesté.

Ceux-là sont en mode ‘quasi camouflage’, se fondant dans l’eau et le soir, sans faire de vagues…

Pour le reste, les nuages sont de Londres, même s’il m’est avis qu’ils ont du prendre la tangente vers la France ensuite. Et, de mémoire, ici c’est St James’ park.

Souvenir d’un temps où aller à Londres c’était juste trouver un billet (de ferry) et un hôtel… Après le Brexit et avec le covid, les choses ne seront plus jamais les mêmes…

 

 

APicADay – Oeil de Feu

Le musée, c’est beau aussi dehors,

quand on sort,

l’exposition se prolonge parce qu’il y a toujours, toujours,

quelque chose qui attrape

le regard.

Devant le MuMa, il y a un oeil

de béton

monumental, l’oeil

et ce soir-là, l’horizon

enflammé de soleil couchant

y a mis le feu, par réflexion.

Etonnant regard de braise

sur béton…

 

APicADay – Le Flou, Gemme

Alors parfois on bouge, on fait un pas de coté, et les bateaux, les bassins, les lumières et leurs reflets se mettent à bouger aussi, à vibrer d’un autre éclat. Alors on quitte le port, un peu, pour s’émerveiller devant la vitrine d’un joaillier…

Le flou a du bon parfois  quand il transforme les lumières en gemmes et les navires en colliers…

APicADay – Sardines Marines

Est-ce un banc de sirènes ou un banc de sardines accroché là au ponton…?

Est-on obligé de manger du poisson ?

Je me pose la question.

Moi, le poisson, je n’aime pas,

Doit-on me blâmer pour ça ?

Il me semble bien que non.

D’autant que le poisson, c’est toxique

vu qu’il est farci au plastique,

au coton-tiges et au polystyrène.

Et puis, il y a des sirènes,

qui n’ont pas grandi assez vite

et sont restées des sardines.

Sérieusement, qui aurait envie de manger des sirènes ?

Dans le doute, je m’abstiens donc…

APicADay – Apostropher le ciel

Le soleil, fatigué, avait toutefois encore son mot à dire avant d’aller se vautrer au sein de sa mer-e.

Il voulait raconter les nuages, le pourquoi le comment, pourquoi noirs pourquoi blancs, et pourquoi la mer d’huile et les reflets d’argent…

C’était le ciel qu’il apostrophait, il avait pris la forme qu’il fallait, mais les digues, elles aussi, étaient toute ouïe…

APicADay – Soir de Fête

Je vous parle d’un temps que les moins de un an ne peuvent pas connaître…

Je vous parle de fête,

de concert et d’artistes,

de foules qui se serrent pour n’en pas perdre miette,

de chaleur, de chahut, de bruits et de fureur,

de son et de musique,

Je vous parle « d’avant »,

« Avant », cet autre monde où tout semblait plus simple, plus sain…

Et sur la scène, c’était Lucky Peterson, pour un de ses derniers concerts,

c’était au Magic Mirror, une salle mythique, une yourte de musique,

où le son sonnait bon, contre les tentures du plafond…

APicADay – En sortant du Musée (encore)

En sortant du musée, si c’est un peu l’hiver, et si c’est un peu tard, alors le dehors rivalise avec l’intérieur.

Le ciel dessine des toiles, avec des pinceaux d’or, d’ocre, et d’orange. Il se zèbre de blanc qui appuie sur les noirs posés au premier plan.

Alors on peut assister au coucher du Roi Soleil et lui souhaiter la bonne nuit, en espérant que la courbette sera digne du Seigneur afin qu’il daignetoil revenir au matin.

Que ce ne soit pas un adieu, juste un au-revoir…