Là où je vis, le soleil chauffe parfois si fort que, le soir, lorsqu’il épouse la mer, il embrase les bateaux…
Si si, c’est vrai !
Elle fume depuis si longtemps,
Qu’elle a les poumons encrassés,
La Zone.
Elle est sale, elle pue,
Mais parfois, en nocturne,
Elle se la joue paillette,
Et brille de tous ses ors,
Les spots se font lampions,
Les phares filent en colliers,
Dorés,
Et l’on dirait New York vu de l’Empire State,
Un tout petit New York, certes,
Mais quand même…
Il y a, sur ce bassin, des lumières qui ravissent les yeux… Rien d’étonnant à ce qu’elles aient séduit le grand Claude… Elles sont impressionnantes, que le soleil soit au levant ou au couchant…
C’était quelque part, au croisement du Punk et de la musique traditionnelle de Corée du Sud. C’était dans un autre espace-temps, une autre harmonie, une autre douceur qui ferraille avec l’acier et le métal. Des cordes comme des prolongements des doigts, et puis du bois avec lequel le corps fait corps… Qui se joue de qui, ? Qui est l’instrument de l’autre… ? Jambinai n’aura pas, ce soir, répondu à ces questions, mais m’aura offert un beau voyage, hors confort et repères, loin, très loin…
Encore un beau concert, encore une belle soirée…
Elle a la tête courbe,
La stèle,
Comme pour adoucir la pierre,
Et arrondir les angles
De l’Histoire
Qui aimerait une autre Mémoire,
Un passé pas si sombre
Et moins de sang versé,
Noirci par les années,
À se voiler la face
À tenter d’oublier que le port n’était pas
Que de coton
Et de café,
À passer sous silence,
Les cales hurlantes et tourmentées,
De la douleur des hommes,
Des souffrances des femmes,
Et des pleurs des enfants
Esclaves des marchands
Sans âmes
Infâmes.
Maigre stèle,
Petite,
Pour grande honte.
(Esplanade Guynemer, plaque commémorative)
Comme les voitures, le temps file à grande vitesse…
Amarre-me
Amor
Des bateaux comme des flèches
Prêtes à filer sur l’eau,
Mues par les vents et les courants,
Et la volonté farouche des hommes…