Quelques pas en forêt, respirer l’air de la terre mouillée et des feuilles en décomposition, se souvenir de l’Automne…
C’était au chateau de Gonfreville, dans les jardins.
La vue sur Seine, et ses usines,
et le Pont de Normandie au loin.
Du fond de cette parcelle, si l’on se penche un peu,
on pourrait presque toucher du doigt
l’autoroute en lacet accrochée à ses pieds…
Ce doit être beau, la nuit, quand l’industrie s’efface en laissant les lumières allumées.
Mais ça pue le jour, quand tout tourne à plein, et que le vent se charge de balader les relents..
Quand le soir s’installe,
le rouge sort et attend la nuit.
En espérant l’apprivoiser
pour, sans scandale,
et comme Stendhal,
s’unir.
Parce que, quand vient le soir,
le Rouge et le Noir
ne s’épousent-ils pas ?
Et ça, c’est le grand Jacques,
et moi je me Brel….
Une grue pour soulever les lourdes charges
Un nuage pour soulever la grue…
C’était aujourd’hui la réouverture du MuMa.
Il y avait un monde fou…. enfin, je n’en sais rien, à vrai dire…
je n’y suis pas allée.
Après ces quelques mois de sevrage, les dingues d’art devaient être légion à vouloir revoir ce lieu si plein de beauté et de lumière.
Exposition Philippe de Gobert pour cette réouverture, je vous dirais comment c’est
quand j’irai…
Le musée, c’est beau aussi dehors,
quand on sort,
l’exposition se prolonge parce qu’il y a toujours, toujours,
quelque chose qui attrape
le regard.
Devant le MuMa, il y a un oeil
de béton
monumental, l’oeil
et ce soir-là, l’horizon
enflammé de soleil couchant
y a mis le feu, par réflexion.
Etonnant regard de braise
sur béton…
Au pastel du ciel et au coton des nuageons répond le vert métallique de la mer
le vent fait claquer les mâts et l’écho répond en cliquetis qui se répètent à l’envie
la lumière argentée purifie l’atmosphère et fait vibrer les couleurs.
Embrasser la ville de la digue, c’est déplacer le regard
et s’imaginer être, le temps d’un temps, debout sur le pont d’un bateau
déjà au large, déjà en partance…
Alors parfois on bouge, on fait un pas de coté, et les bateaux, les bassins, les lumières et leurs reflets se mettent à bouger aussi, à vibrer d’un autre éclat. Alors on quitte le port, un peu, pour s’émerveiller devant la vitrine d’un joaillier…
Le flou a du bon parfois quand il transforme les lumières en gemmes et les navires en colliers…
Bateaux à Terre,
Coques en stock
Et bers aussi
Il y a quelques minutes, je ne savais pas comment il s’appelait, l’animal.
Alors, comme le bleu de sa carapace me faisait penser à du Lapis Lazuli, je l’ai appelé ainsi.
Enfin, juste Lapis.
Quelques recherches web plus tard, je sais que c’est un Meloe Proscabaraeus.
Un coléoptère, donc…
L’est beau, non ?
Ceci n’est pas une… Mais on peut la trouver aux Jardins Suspendus, dans les serres
Si vous aviez été gentils,
je vous aurais dit
le nom
de cette plante
mais
comme
je ne le
connais pas
je ne vous le dirai
pas.
Le soleil se couchait,
l’eau devenait lisse
et de toute évidence
les rochers avaient raté
leur rendez-vous
chez
le coiffeur…
Encore les serres des Jardins Suspendus,
Parce que je ne m’en lasse pas,
Je ne sais pas comment cela s’appelle,
ni même si ça se mange,
J’y mettrais pourtant bien un filet d’huile d’olive,
et un trait de citron pressé.
Il y a bien longtemps qu’elles n’émettent plus de sons, ces cloches-là.
Il était d’humeur comme ça, le pommier, ce matin.
D’humeur à faire des fleurs,
à neiger des pétales,
à faire des taches roses et blanches sur le bleu du ciel.
Des fleurs pleines de promesses de fruits en devenir.
C’était une belle et bonne humeur,
et je l’en remercie…