Texte d’atelier d’écriture sur le thème ‘Clichés et Poncifs’,
sujet : Rédigez un article de presse contenant au moins dix (peut-être quinze ?) des vingt-deux « clichés » proposés (voir liste sous le texte)
Ça y est, une fois de plus nous y sommes. Aux quatre coins de l’Hexagone, mais pas seulement, on chante ‘Il est né le divin enfant’, On s’apprête aussi à fêter l’année nouvelle, dès le soir de la Saint Sylvestre. Fêter les Sylvestre après avoir participé à la déforestation pour déguiser un sapin en arbre à lucioles domestiques, c’est un comble, mais le comble ne connaît pas la crise, lui.
La légende dit que le 25 décembre, Jésus crie, comme crient les enfants à la naissance, enfin il criait, c’était il y a plus de 2000 ans. Rassurons-nous, cela ne fait pas tant d’années que nous célébrons une naissance dont aucun registre d’Etat Civil ne fait mention. Non, il n’y a pas si longtemps que Souverains Pontifes et poncifs souverains se pressent sur la Place Saint Pierre, à Rome. La date du 25 décembre fut choisie pour faire la nique à une fête païenne en l’honneur du solstice d’hiver. Le paganisme ne passera pas, ainsi en décidèrent les hautes autorités qui invitèrent les marabouts et autres druides à revoir leur copie et leur calendrier festif. C’est ainsi que, petit à petit, le monde christianisé fut invité à passer de la célébration de la nuit la plus longue, et peut-être la plus ardente sous les couettes et duvets, à la célébration de la naissance d’un bambin pur produit de l’immaculée conception. Ce nouveau concept, pavé dans la mare, virage abrupt, finit par s’installer et par remplacer la grivoiserie du Solstice. Mais… à qui profite le crime ? A l’Eglise catholique, bien sûr, car depuis Jésus a le vent en poupe et joue dans la cour des grands, ses représentants aussi.
Pourtant, quelques siècles plus tard, cette tradition fit grincer des dents une autre religion. Les marchands du temple de la consommation voulurent, eux aussi, leur part de galette, qu’elle soit à la frangipane ou pas. Alors ils bottèrent en touche et mirent tout en œuvre pour renverser la vapeur.
Ainsi, à la croisée des chemins, un bonhomme tout de rouge et blanc vêtu, aux couleurs d’une célèbre marque de soda, vola bientôt la vedette à l’enfant Jésus, et les autres enfants devinrent rois. Adieu foi et religion, bonjour foie gras et dindons. Le sourire des enfants fut pris en otage par les requins de la finance, cette dernière représentant la partie émergée de l’iceberg.
L’ironie de l’histoire, c’est que le vieillard caracole en tête des personnages associés à Noël, alors que tout le monde sait qu’il n’existe pas. Et, cerise sur le gâteau, les temples se remplissent de plus en plus le dimanche, tandis que les églises, le même jour, se vident.
Néanmoins, la balle est dans le camp des consommateurs, attendus au tournant. S’enfoncer dans la crise, ou relancer la croissance, pour eux, le risque zéro n’existe pas.
Enfin, je ne vous apprends rien, les images ont fait le tour du monde.
Une affaire à suivre … l’année prochaine, à la même période !
De Flo G., envoyée spéciale sous le sapin, pour le Grincheux Magasine.
Clichés et Poncifs à utiliser
« la cerise sur le gâteau »
« le vent en poupe »
« grincer des dents »
« la cour des grands »
« un pavé dans la mare »
« la croisée des chemins »
« caracoler en tête »
« l’ironie de l’histoire »
« revoir sa copie »
« attendu au tournant »
« ne connaît pas la crise »
« la balle est dans le camp »
« botte en touche »
« la partie émergée de l’iceberg »
« renverser la vapeur »
« les quatre coins de l’Hexagone »
« à qui profite le crime »
« s’enfoncer dans la crise »
« le risque zéro n’existe pas »
« une affaire à suivre »
« ces images ont fait le tour monde »
Je les ai tous utilisés !