LIEGE GUILLEMINS

Elle a quelque chose d’aquatique, nez de requin, aileron, ou ventre de la baleine. C’est pourtant avec le vent qu’elle aime jouer, ouverte à l’air du temps qui passe…

Toute en courbes élégantes, brillante comme l’acier, elle engouffre les voyageurs qui vont bon train, pour mieux les régurgiter, quelques centaines de kilomètres plus loin.

La gare de Liège-Guillemins, bijou d’architecture, belle parure de facture moderne, apporte à la ville un nouvel éclat…

 

 

Ciel d’arbres

Les arbres crayonnent le ciel, et y dessinent la nudité des branches, à travers lesquelles la lumière filtre et le vent chante. Joli mariage que celui-là….

 

(Maastricht, Pays Bas, et Abbaye de Val Dieu , Belgique, Février 2016)

CARTE POSTALE DE MONSCHAU

Charmant petit village d’Allemagne, où les maisons doivent avoir une araignée au plafond pour se biscorner ainsi sous les caprices du vent.

L’hiver y fait son cinéma, la neige sur les toits, et la nuit qui s’immisce dans l’étroite vallée.

La ville semble déserte et il y fait frisquet, alors il fait bon trouver un endroit accueillant pour s’y réchauffer….

 

 

 

 

Bruxelles-Midi

Bruxelles-Midi

Sept heures du soir,

L’hiver en transit dans la gare,

Le froid se glisse sur le métal hurlant

Les mains se brulent sur les rambardes.

Vitrines éclairées

Pour que la nuit scintille,

Parfums gaufres et chocolat,

Émanent des grilles qui se ferment,

Comme se ferme la journée

Après les flots de voyageurs pressés…

Bruxelles-Midi,

Huit heures du soir,

Changement de quai

Changement de train

Nouveau départ.

Et le serpent d’acier,

Se glisse, se glisse,

Entre les coteaux, les hameaux,

En ombres et silhouettes,

Blanc de neige sur nuit noire,

Voyage dans un album photos…

Version 2

« Le train m’est gare, la gare m’est train »

Une réalité joliment exprimée

Que murmurent les murs de Bruxelles-Midi,

Quelle que soit l’heure du jour, ou de la nuit…

Version 2

HARFLEUR

Vieux port, vieilles pierres, champ de bataille, balafre dans l’Histoire et cicatrices récentes de ces multi-pontages qui, en tentant de réguler le flux de la circulation, ont défiguré le paysage. Harfleur est agité de soubresauts routiers et de hic klaxonniques de chauffeurs trop pressés. Ici, seule la Lézarde lézarde, et elle le fait bien…

 

Version 2

 

Là-haut, sur les échangeurs, le trafic est intense en ce samedi d’hiver car toutes les voies mènent à des hyper aptes à satisfaire les caddys ménagers. En contrebas, la rivière, les ponts, les petits chemins verts… Si les oreilles parviennent à se taire, alors la magie opère…

 

Version 3

 

Harfleur était belle en cet après midi, et le soleil généreux multipliait sa beauté, en des reflets floutés…

 

Version 3

Far(e) West

La nuit était glaciale, éclairée par une lune blanche et intense comme le faisceau lumineux d’un interrogatoire d’urgence et d’état. Un vent piquant agitait les arbres dénudés en sifflant entre les branches. D’autres bruits étaient perceptibles à distance, comme des craquements de bois sous le poids des bottes, et des bêtes en fuite.

 

Égarée dans cet univers hostile, envahie par la peur, j’avançais, ne sachant pas où j’allais, juste guidée par le bruit des vagues, et l’espoir des côtes. Les pas bottés semblaient se rapprocher, tandis que l’effroi montait. Soudain, j’aperçus une faible lueur rotative, un doux, très doux amer, des petits flashes comme des guides… Les bottes avaient du renoncer et rebrousser chemin, je ne les entendais plus. Le sourire me revint comme me revint la faim.

 

Je sortis de mon sac une part de far acheté au village. Et je repris la route, pas léger et bouche vorace. Le sort s’acharna sous la forme d’une vague grosse comme une réforme orthographique ! Dépitée, cheveux trempés, pruneaux inondés, je jetai mes reliefs, au vent et puis aux mouettes… ! Alors je vis voler les restes de mon far, dans la timide lumière du fare qui les avaient absorbés…

 

En perdant son PH, grec, certes, donc pas neutre, le fare avait aussi perdu un peu de sa lumière, et n’éclairait que faiblement l’écume colérique des tempêtes académiques qui détroussaient le far de ses pruneaux.