C’était la campagne, dans l’Aube, en plein midi.
Il faisait si chaud que même les photos se mettaient à l’ombre du noir et blanc.
C’était la campagne, dans l’Aube, en plein midi.
Il faisait si chaud que même les photos se mettaient à l’ombre du noir et blanc.
On dirait le Nord, le temps dure longtemps et s’étale de berge en berge, de printemps en printemps, d’été en ciels couverts.
La terrasse sur la berge, l’été en canicule et puis le ciel qui crève ses nuages trop chargés.
Alors la pluie sur Bergues…
Convoquer les couleurs d’été pour faire la nique à la grisaille de saison,
Rebord de fenêtre à Bruges, mais ça pourrait bien être n’importe où ailleurs,
Sauf que c’est à Bruges,
Et que convoquer les ailleurs, les voyages, c’est aussi partir un peu, et faire la nique à l’immobilisme de saison….
Il est venu un soir,
C’était un autre soir,
Une autre saison
C’était l’été…
Arrivés au seuil de décembre,
Bientôt l’automne en souvenir,
L’hiver sortira ses atours,
De pluie, de vent et d’autres froids.
La nature plongera dans le sommeil
Jusqu’à l’heure de son réveil
Dans quelques mois,
Et moi je voudrais m’assurer
Qu’elle n’oublie pas,
Surtout pas,
Alors j’affiche quelques photos
Hors saison,
Des beautés du printemps,
Comme une invitation à ne pas omettre
De renaître…
C’était Bruges ou presque Bruges, la fraicheur du canal dans la moiteur d’été, une invasion verte et bienvenue…
Soir d’été à L.H. et la Lune sur les Silos…
Aujourd’hui,
Ciel gris
Cordes liquides,
Douches froides
Il pleut des chats et des chiens,
Comme diraient nos voisins.
Aujourd’hui,
Chats couchés,
Pelotes soyeuses
Enroulées au fil des coussins,
Tête dans les pattes, bien cachée.
Le temps n’est pas à mouiller la vibrisse.
Aujourd’hui,
Moral en berne,
Muguet rouillé, Lilas mouillé
Se souvenir que l’été était dans le printemps d’hier,
Le prier de revenir,
Se rappeler à son bon souvenir,
Aujourd’hui,
J’invite en ma mémoire
Les rayons chauds récents,
Le sable sur mes pieds,
Et les reflets de la ville,
Inondée de soleil,
Aujourd’hui,
Je vais faire mine d’oublier la pluie…
C’était l’année dernière,
Un cadeau, un anniversaire.
Du rouge pour faire flamber la table,
Mais pas pour mettre le feu en bouche,
Ces piments ne sont pas à croquer…
Ils ont fait la saison, bien exposés,
Puis l’automne les a flétris,
Et l’hiver les a tués…
Enfin… c’est ce qu’ils m’ont laissé croire.
Au printemps, ils se sont réveillés,
Et les feuilles ont poussé.
C’est à nouveau l’été, une autre saison,
Et le piment s’affiche dans tous ses états,
Rose des fleurs, en boutons, écloses, ou fanées,
Vert des fruits à leur naissance,
Teinte aubergine de leur adolescence…
Puis, à nouveau, le rouge est mis !
Mettre des couleurs sur le gris de l’été….