Bavardage Oiseux

Ça fait mal ? demanda l’Accenteur Mouchet.

Très, répondit la Grive Musicienne, c’est comme une fulgurance qui te transperce le torse et t’ôte la vie, ou tout au moins un morceau de ta vie, pour la donner à je ne sais qui, je ne sais où. Ça éblouit les yeux et aveugle, le temps d’un éclair.

Le merle, à l’écoute, ricana dans son coin. Madame Grive en faisait toujours un peu trop. Là encore, elle tentait de se faire mousser, prétendait avoir vécu toutes les guerres et échappé à tous les dangers. Il savait bien lui, Monsieur Merle, que ce que les humains appelaient ‘appareil photo’ ne produisait ni feu ni flammes, et se contentait de capturer une image, un instant, une pose, un sourire. Les humains entraient ça dans l’appareil et le ressortaient parfois sur un bout de papier qu’ils accrochaient dans ce qu’ils appelaient ‘maison’ mais qui n’était qu’un nid, souvent bien encombré. Et dans la maisonnid qui les nourrit, il n’y a ni flash, ni éclair. Madame Grive exagère !

(Si j’ai commis quelques erreurs d’identification des oiseaux qui font salon dans mon jardin, n’hésitez pas à me le dire, merci)

Hors Saison 1

Arrivés au seuil de décembre,

Bientôt l’automne en souvenir,

L’hiver sortira ses atours,

De pluie, de vent et d’autres froids.

La nature plongera dans le sommeil

Jusqu’à l’heure de son réveil

Dans quelques mois,

Et moi je voudrais m’assurer

Qu’elle n’oublie pas,

Surtout pas,

Alors j’affiche quelques photos

Hors saison,

Des beautés du printemps,

Comme une invitation à ne pas omettre

De renaître…