C’était la campagne, dans l’Aube, en plein midi.
Il faisait si chaud que même les photos se mettaient à l’ombre du noir et blanc.
C’était la campagne, dans l’Aube, en plein midi.
Il faisait si chaud que même les photos se mettaient à l’ombre du noir et blanc.
C’était la fin du printemps, un temps de promesses que l’été allait faire fleurir.
L’herbe était encore verte, et la terre bien grasse, tout pouvait arriver.
Il est arrivé un soleil rageur, rouge de colère, qui a tout brûlé.
Et de toutes ces belles promesses de récoltes à engranger,
il a fait un feu de paille.
Les greniers en pleurent encore…
C’est un pont sur l’Arno, un vieux pont, comme une rue bordée de boutiques, grouillante et bruyante du levant au couchant. Autrefois le fleuve était rouge du sang versé par les bouchers qui travaillaient là, dans leurs minuscules échoppes. Aujourd’hui, c’est d’or que le fleuve est teinté, les bijoutiers ont pris la relève, les bijoux s’étalent en vitrine.
L’Arno
Florence
La Toscane
L’Italie…
Comme un petit air de paradis…
J’ai, de mon arrivée à Florence, un souvenir très particulier.
J’ai voyagé en train, de nuit, entre sommeil et rêverie éveillée, et je suis arrivée très tôt le matin… Alors… Quitter la gare à pied, parce que l’hôtel parait tout près, et découvrir une ville à la beauté renversante qui se réveille à peine. Les volets métalliques des échoppes grincent sous les tours de manivelles qu’on actionne pour les lever, les trottoirs sont lavés à grande eau, le soleil, gourmand, commence à lécher la peau. L’étalage hétéroclite des articles à vendre ici et là écarquille les yeux. La ville est comme un grand orchestre où se mêlent les murmures, et les cris, les cliquetis des grilles et les pétarades de Vespa, de la musique tonique et l’amour en chanson, ici on prie, on parle fort, c’est le bazar, surement que le chef d’orchestre dort encore. Et c’est tant mieux. Effectivement, l’hôtel était assez proche et j’y arrive sans avoir vu le temps passer. Je suis émerveillée à l’idée de ce que j’ai à découvrir, et j’ai le coeur qui chante.
Prendre une douche, se changer, et partir à la conquête de la ville… C’est beau, Florence, au réveil…
Mai fait sa mauvaise tête, pluie en averses et bourrasques de vent,
une miette de soleil pour mériter le nom ‘Printemps’.
J’avais sorti mes sandales et chaussures légères,
je les ai rangées !
Et j’ai ressorti les bottes, bien plus adaptées…
Alors, j’m’en fiche, je pars à Sidi Bou Saïd,
je pars en Tunisie,
je m’en vais arpenter les ruelles blanches,
en pente,
où fleurissent le jasmin
et les bougainvilliers.
Puis je m’arrêterai au Café des Délices
Pour admirer le golfe de Tunis
Vous venez ?
Le musée, c’est beau aussi dehors,
quand on sort,
l’exposition se prolonge parce qu’il y a toujours, toujours,
quelque chose qui attrape
le regard.
Devant le MuMa, il y a un oeil
de béton
monumental, l’oeil
et ce soir-là, l’horizon
enflammé de soleil couchant
y a mis le feu, par réflexion.
Etonnant regard de braise
sur béton…
Le soleil se couchait,
l’eau devenait lisse
et de toute évidence
les rochers avaient raté
leur rendez-vous
chez
le coiffeur…
Est-on obligé de manger du poisson ?
Je me pose la question.
Moi, le poisson, je n’aime pas,
Doit-on me blâmer pour ça ?
Il me semble bien que non.
D’autant que le poisson, c’est toxique
vu qu’il est farci au plastique,
au coton-tiges et au polystyrène.
Et puis, il y a des sirènes,
qui n’ont pas grandi assez vite
et sont restées des sardines.
Sérieusement, qui aurait envie de manger des sirènes ?
Dans le doute, je m’abstiens donc…
La Baie de Somme encore,
ses bleus,
de ciel
de mer
La Normandie a sa ‘Route des Abbayes’, toutes construites de pierres blanches. Mais si certaines d’entre elles sont superbement conservées, cela n’est pas le cas de Jumièges. Longtemps délaissé, le site même de l’abbaye est aujourd’hui entretenu de façon à mettre ces ruines en valeur. Et ça marche formidablement bien. Le lieu est magnifique. . À Jumièges, la lumière ne connait pas de limites, partout elle passe, se joue des murs et des fenêtres, s’installe à demeure, tant que le jour est là, tant que le soleil brille.
Le soleil, fatigué, avait toutefois encore son mot à dire avant d’aller se vautrer au sein de sa mer-e.
Il voulait raconter les nuages, le pourquoi le comment, pourquoi noirs pourquoi blancs, et pourquoi la mer d’huile et les reflets d’argent…
C’était le ciel qu’il apostrophait, il avait pris la forme qu’il fallait, mais les digues, elles aussi, étaient toute ouïe…
Le ciel et le soleil s’étaient disputés et n’avaient pas eu envie de se voir, ce jour-là. Le gris était de mise, par conséquent.
Du coup, moi non plus, je n’ai pas vu le soleil. Je n’étais pourtant pas fâchée, moi, mais je ne voulais pas me mêler de leurs affaires.
Tant pis, les verts se sont mis à leurs aises, et la campagne aussi. Quant au ciel et au soleil, ils se sont montrés sous leur plus mauvais jour, pas à leur avantage, donc…
Pour capturer un bateau,
construisez une arche, ou deux, ou trois,
faites-les se croiser pour former une cage
une grande cage,
puis attendez que le bateau passe dedans,
et clic-claquez pour l’attraper.
Si le soleil décline, s’incliner,
les couleurs en seront plus douces…
En sortant du musée, si c’est un peu l’hiver, et si c’est un peu tard, alors le dehors rivalise avec l’intérieur.
Le ciel dessine des toiles, avec des pinceaux d’or, d’ocre, et d’orange. Il se zèbre de blanc qui appuie sur les noirs posés au premier plan.
Alors on peut assister au coucher du Roi Soleil et lui souhaiter la bonne nuit, en espérant que la courbette sera digne du Seigneur afin qu’il daignetoil revenir au matin.
Que ce ne soit pas un adieu, juste un au-revoir…