Kaleïdos-cat !

Billet d’ailleurs : Voyages en ‘K’ et en acrostiches…

Kalahari 2

K, la belle lettre, comme une route et deux pistes

A mon cœur accrochées, un éternel éphémère.

Lettre d’Afrik, aux lisières de mon âme, écrite.

A l’encre sympathique, aux couleurs du mystère.

Hémisphère renversée, et ma tête à l’envers.

Air de sable et de soleil, et le désert qui crisse.

Rêve d’étoiles en loupiotes, de mille astres lumières.

Improbable songe d’ocre et d’or conjugué au possible.

Kalahari 1

 

Orchestre cuivre et verdite, étude de faune éthique.

K, la belle lettre, un fleuve et deux bras de rivières,

Accouchant d’une terre, écrin de mille pépites,

Vivre entre deux rives des rêves phacochères,

Aventure nature, sentir au fond des tripes,

Naître et gonfler d’étranges bouffées d’air,

Gorgées d’émotions pures, de bulles féériques.

Onde de mes rêves, fleuve orphelin de sa mer.

Okavango

 

Okavango, Kalahari,

deux rêves K de mon enfance, par chance réalisés…

(photos argentiques, numérisées)

Les affres de l’Amour…

Il pleut des cordes,

J’espère qu’elle est rentrée, sinon elle va être trempée.

Je m’inquiète….

Je ne voudrais pas qu’elle attrape froid,

Elle est si fragile, elle ne s’en remettrait pas.

Je tiens tant à elle…

Elle est entrée dans ma vie comme une ombre chinoise, par un bel après midi d’été.

Elle dans la rue, moi à l’intérieur. Son ombre dessinait, sur le store, chacun de ses mouvements.

Quelle silhouette ! J’en fus tout ébaubis.

Et amusé.

Alors, je me mis à bouger comme elle, à suivre ses ondulations…

Je devais être en phase puisque l’autre, celle qui habite chez moi, a cru que c’était mon ombre à moi qui se reflétait sur le store japonais. Il faudra que je pense à lui parler de la lumière et des chemins qu’elle emprunte, il faudra que je lui apprenne un truc ou deux.

La belle m’a enfin remarqué ! Et il m’a semblé que son ombre me souriait…

Depuis, j’en suis craquadingue, mais elle me fait tourner en bourrique.

Elle s’approche, puis s’éloigne, se donne des airs de Madone, ou des airs de canaille, tandis que moi je l’appelle. Tendrement je l’appelle….

Plusieurs fois déjà je l’ai invitée chez moi, j’ai mon entrée privée, mais elle fait semblant de ne pas comprendre….

J’avoue que ça me gêne qu’elle traine ainsi la rue, ça ne fait pas très sérieux. Mais ça me laisse le loisir de l’observer par la vitre, quand je demande à ma servante de m’ouvrir le store, voire la fenêtre, si le temps le permet…

Elle a beau faire sa pimbêche, je sais qu’elle en pince pour moi. Sinon pourquoi roderait-elle si souvent par là ?

Et moi, je suis fou d’amour, j’ai retrouvé le cœur de ma jeunesse, ça palpite fort dans mon caisson, je frétille, m’émoustille, et danse avec les papillons…

Je m’appelle Bingo,

Je suis un chat, un Royal de Gouttière,

J’ai douze ans, mais je suis encore vert,

Et j’aime, passionnément….

 

Black and White

Dis-moi le chat…

Dis-moi le Chat...

Dis-moi le Chat…

 

Je voudrais savoir, le Chat…

Où tu vas quand tu pars le soir, dans la nuit glacée,

Délaissant ainsi cheminée, coussins, câlins, canapés…

À quoi occupes-tu ces longues heures d’absence ?

Sur quelles nouvelles toitures te mènent tes errances ?

C’est quoi la froidure et la chaleur pour toi ?

Est-ce qu’elles ne te font ni chaud ni froid ?

*

Dis-moi, le Chat…

D’où sors-tu que c’est moi qui fais l’ondée ?

Celle que tu me reproches, miaulements courroucés.

Je ne fais ni la pluie ni le beau temps, voyons !

Je n’ai pas le pouvoir d’orchestrer les saisons.

Ça fait quoi, l’eau qui tombe sur tes poils de soie ?

Pourquoi tu passes autant de temps dessous, parfois ?

*

Explique-moi, le Chat …

À quoi tu penses quand, perché sur le muret,

Silhouette sur fond de lune, tête légèrement penchée,

tu zieutes vers le ciel ce que je ne sais voir.

À quelle constellation racontes-tu des histoires ?

Fais-tu la cour aux étoiles du Poisson ?

Ou bien observes-tu le vol d’un papillon ?

*

Raconte-moi, le Chat …

Comment tu fais pour monter tes jouets à l’étage ?

J’aimerais bien voir ta tête, je souris à l’image.

Est-ce que ton esprit donne vie aux souris toc,

Que chaque nuit, dans la salle de bain, tu emportes ?

Dans quelles batailles furieuses retournes-tu les tapis ?

Es-tu toujours vainqueur de ces luttes sans merci ?

*

Avoue-moi, le Chat …

Comment tu me perçois, moi, soucieuse de ta liberté,

Que tu observes parfois, à travers la surface vitrée,

Moi enfermée, et toi dehors, libre et léger comme l’air

Suis-je comme un poisson dans un bocal en verre ?

Une drôle de bestiole aux gestes étonnants ?

Allez, dis-moi, suis-je un spectacle réjouissant ?

*

J’aimerais comprendre, le Chat…

Ce que je suis pour toi.

Je ne suis pas ton ‘maître’, non,

Les chats n’en ont pas,

Suis-je un animal utile,

Auquel tu tiens compagnie ?

Ou bien suis-je ton tendre chaton ?

*

Je te vois, le Chat…

Tu me regardes, de tes grands yeux curieux,

Tu me comprends peut-être, ou pas, ou juste un peu.

Mais il est clair que, de toute façon,

Tu ne répondras pas à toutes mes questions,

Parce que, c’est bien connu, si les chats pouvaient parler,

Eh bien …ils ne parleraient pas !

 

Pour la version audio de ce texte, c’est ici