PIXELS EN DEFERLANTES…

PIXELS EN DEFERLANTES…

Ou du pouvoir du clavier, extension de la main.

 

Est-ce effet de distance ?

Force dans les doigts musclés ?

Les mots, comme une déferlante,

Se noient, empreints de vacuité.

 

On donne dans l’exubérance,

C’est gratuit, ça n’engage à rien

Le sens n’a plus d’importance,

Si on se comprend, c’est déjà bien…

 

Jamais nos regards ne se croisent,

Alors qu’importe la ‘vérité’,

Parfois l’auteure reste pantoise,

Devant nombre d’énormités

 

Ainsi, pour dire ‘bien’, c’est ‘divin’,

Et ‘délicieux’ revient à ‘mieux’,

Les ‘je t’aime’, comme des petits pains

Se vendent bien dans les moments creux.

 

On fanfaronne, on surenchérit,

A la belle blonde, demain une brune,

‘je t’aime aussi, ma (mon) chéri(e).

A la volée, caresses de plume.

 

Devant tant de hâblerie,

Souvent on reste interloqué,

De la langue, un tel mépris

Renvoie le poète au Littré.

 

Alors que l’amour qui se regarde,

Au fond des yeux, en tête à tête,

De ces redondances se garde,

Il se prépare à d’autres fêtes.

 

Et lorsque, d’un tendre ‘Ma Puce’,

Mon homme m’invite dans ses bras,

Je me contente, rien de plus,

De puciller, c’est déjà ça…

 

Et alors se dealent l’abondance,

Et les débordements divers,

Trafic d’émotions pour une danse,

Des plaisirs, en surenchère…

 

Et arrivent D’AUTRES DEFERLANTES…

Ou du pouvoir des doigts, extensions de nos chairs…

En réponse à un défi d’iPagination, exceptionnellement lancé sur Facebook, avec pour thème ‘Le blason’.

à retrouver ici

 

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Dis-moi le chat…

Dis-moi le Chat...

Dis-moi le Chat…

 

Je voudrais savoir, le Chat…

Où tu vas quand tu pars le soir, dans la nuit glacée,

Délaissant ainsi cheminée, coussins, câlins, canapés…

À quoi occupes-tu ces longues heures d’absence ?

Sur quelles nouvelles toitures te mènent tes errances ?

C’est quoi la froidure et la chaleur pour toi ?

Est-ce qu’elles ne te font ni chaud ni froid ?

*

Dis-moi, le Chat…

D’où sors-tu que c’est moi qui fais l’ondée ?

Celle que tu me reproches, miaulements courroucés.

Je ne fais ni la pluie ni le beau temps, voyons !

Je n’ai pas le pouvoir d’orchestrer les saisons.

Ça fait quoi, l’eau qui tombe sur tes poils de soie ?

Pourquoi tu passes autant de temps dessous, parfois ?

*

Explique-moi, le Chat …

À quoi tu penses quand, perché sur le muret,

Silhouette sur fond de lune, tête légèrement penchée,

tu zieutes vers le ciel ce que je ne sais voir.

À quelle constellation racontes-tu des histoires ?

Fais-tu la cour aux étoiles du Poisson ?

Ou bien observes-tu le vol d’un papillon ?

*

Raconte-moi, le Chat …

Comment tu fais pour monter tes jouets à l’étage ?

J’aimerais bien voir ta tête, je souris à l’image.

Est-ce que ton esprit donne vie aux souris toc,

Que chaque nuit, dans la salle de bain, tu emportes ?

Dans quelles batailles furieuses retournes-tu les tapis ?

Es-tu toujours vainqueur de ces luttes sans merci ?

*

Avoue-moi, le Chat …

Comment tu me perçois, moi, soucieuse de ta liberté,

Que tu observes parfois, à travers la surface vitrée,

Moi enfermée, et toi dehors, libre et léger comme l’air

Suis-je comme un poisson dans un bocal en verre ?

Une drôle de bestiole aux gestes étonnants ?

Allez, dis-moi, suis-je un spectacle réjouissant ?

*

J’aimerais comprendre, le Chat…

Ce que je suis pour toi.

Je ne suis pas ton ‘maître’, non,

Les chats n’en ont pas,

Suis-je un animal utile,

Auquel tu tiens compagnie ?

Ou bien suis-je ton tendre chaton ?

*

Je te vois, le Chat…

Tu me regardes, de tes grands yeux curieux,

Tu me comprends peut-être, ou pas, ou juste un peu.

Mais il est clair que, de toute façon,

Tu ne répondras pas à toutes mes questions,

Parce que, c’est bien connu, si les chats pouvaient parler,

Eh bien …ils ne parleraient pas !

 

Pour la version audio de ce texte, c’est ici