Amour en Requiem

On s’est aimé tellement si fort,

Qu’on s’en est fait mal au cœur,

Au corps, à l’âme,

Et sont venues les larmes,

Les armes de mots ou de silence,

Les silences de mort.

On a pris l’amour à bras le corps,

On s’est frotté, fritté, très fort,

Ont jailli les étincelles,

On aurait aimé la flamme,

Seulement la flamme,

Mais on a eu le brasier,

On n’a trop rien maîtrisé,

On s’est cramé les ailes, n’est-ce pas ?

Comment de cet amour si fort,

Est né un champ de ruines ?

Le mystère demeure…

On s’est cogné les différences,

Et plutôt qu’elles nous augmentent,

Elles ont fait une soustraction,

L’amour moins la compassion,

Moins l’empathie aussi…

On a multiplié les heurts,

Menant à la division.

Je ne rêvais que d’étoiles,

J’ai vu trente-six chandelles,

Le goût du sang dans la bouche,

Mais plus assez dans les veines,

Trop de pression dans la tête,

La tension en ambulance,

Le chagrin en perfusion.

Quel que soit notre rhésus,

Il faut se faire une raison,

Notre amour est atteint d’incompatibilité.

Une maladie mortelle,

Et je veille à son chevet,

Espérant que sur sa tombe,

Fleurissent les fleurs du pardon,

De l’oubli et de l’espérance,

Et peut-être un jour aussi

Murissent les fruits d’amitié…

(Pour écouter l’enregistrement du texte, cliquez ici)

(Rubrique ‘Sous la contrainte’ : Atelier d’écriture )