Elle, par bonheur, et toujours nue
Elle, par Bonnard, et toujours nue.
Elle, c’est Marthe, enfin Maria.
Marthe, Maria… 30 ans de vie commune avant que Pierre Bonnard ne découvre, sous la signature de l’acte de mariage, que la femme qu’il peut peindre de mémoire, celle dont il connaît le corps dans les moindres détails, son unique modèle de nue, sa muse, s’appelle Maria Boursin et non Marthe de Meligny ; qu’elle n’est pas une aristocrate née en Italie, mais une femme sans titre née dans le Berry.
Marthe, Maria, leurre des couleurs de la naissance,
Pierre Bonnard, l’amoureux, l’observateur du temps et de ses variations en couleur…
Deux chemins qui se croisent, se rejoignent et n’en feront plus qu’un.
Et un auteur, Guy Goffette, qui peint ce chemin, cet amour, cette histoire, en petites touches de mots qui, mis bout à bout, imprimeront la couleur des phrases. Et toutes ces phrases, harmonieusement assemblées composent un bel ouvrage, comme une toile impressionniste que n’aurait pas reniée Bonnard.
« La couleur est une femme qui se gagne lentement, regard après regard, caresse après caresse. On sait tout de suite que ce sera long, un combat sans cesse recommencé avec la lumière. Et qu’il faudra souvent faire mine de baisser les bras, de quitter le champ et de se retirer dans l’ombre, le silence, la solitude.
Car il s’agit maintenant de donner des voyelles aux couleurs et que la lumière chante, sur une partition sans fausses notes, pour l’œil qui écoute et se tait. » (p. 73)
« Elle, par bonheur, et toujours nue », de Guy Goffette,
Un livre comme une pépite,
Cent cinquante-et-une pages de bonheur
Pour découvrir ou redécouvrir Bonnard,
Sous la plume libre de l’écrivain.
Libre parce que…
‘La liberté a les plus beaux yeux du monde’, (p. 30)
(Merci Dominique pour cette belle découverte)