Recherche sur le web
Une carte, l’Egypte.
Revoir ce beau pays…
De fil en aiguille, j’explore mon ancien quartier
Je cherche la rue où j’habitais.
C’était il y a très longtemps…
Zoom avant, zoom arrière,
Je survole les lieux…
Tiens, ils ont aménagé un nouveau carrefour,
Me dis-je en voyant l’inscription sur la carte.
Je pointe le curseur, et clique.
Horreur.
Malheur.
Il ne s’agit pas de deux rues qui se croisent,
Non.
Mais d’une enseigne.
D’un hypermarché.
Je zoome plus fort pour entrer dans les lieux.
Et je découvre, les yeux écarquillés.
Un labyrinthe de rayons dont les produits dégoulinent
Là où j’ai connu une certaine ‘sobriété’,
Des allées, larges, et des femmes voilées
Tant de femmes voilées…
Il n’y en avait pas quand j’y vivais.
Et puis,
Au carrefour du vide et de l’opulence,
Un sapin de nowel
Énorme et tout enguirlandé !
Symbole d’un mercantilisme
Dont on a habillé un Christ.
Un arbre de nowel !
En Égypte où le ‘dimanche’ est le vendredi,
Où la culture chrétienne est minoritaire
Où le sapin ne pousse guère
Où nowel ne veut rien dire…
En Égypte
Comme dans le reste de l’Orient…
Faut-il rire ou pleurer
Ici
Quand une déshumanité
Crie et tempête
Que tous ces ‘immigrés’
Vont ‘dénaturer notre culture’ ?
Eux qui fuient leurs pays
Parce que plus rien n’y pousse,
Depuis qu’on y sème la terreur
Et la guerre.
En graines de bombes,
Lancées à la volée.
Mortelles,
Terres arrosées de sang et de larmes.
Devenues stériles et infectes,
Où l’on verra un jour fleurir des boules de plastique
Brillantes et multicolores,
Sur des sapins artificiels,
Plantés là,
Dans les trous laissés par nos obus…
On hurle ici pour une Mosquée,
Mais c’est sans vergogne qu’on exporte
Nos temples de la consommation.
Nos icones de pacotille
À profusion,
Nos nouveaux missionnaires,
Prosélytes toujours,
Ou nos Rois i-Mages
En costard – cravate,
Dévoués à la signature de saintes écritures
Prêts à porter la parole sacrée.
« Buvez, ceci est mon pesticide »
« Mangez, ceci est mon OGM »
« Achetez, ceci est votre pouvoir »
Au début était le verbe.
À la fin, la confusion.
« Vénérez ce dieu, il est plein d’amour »…
…De l’argent, quelle qu’en soit la provenance,
Il n’est pas regardant…
Il n’y a rien de pire que de trouver les mêmes zones commerciales, les mêmes produits, les mêmes enseignes que chez soi à l’autre bout du monde. . . Et ce texte l’exprime excellement bien et sans complaisance, bravo la mouette !
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J’aime bien que tu m’appelles ‘la mouette’ ! Merci de ta lecture, Rodrigue.
Quand je vivais à Alexandrie, j’ai vécu quelques ‘manques alimentaires’, la vie était un peu rude là-bas sur ce plan. Cette profusion m’a étonnée, le reste m’a retournée ! Les voiles, tous ces voiles, et ce fichu sapin !!
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tu sais, ma Flo, quand j’ai vécu aux Etats-Unis, j’étais loin d’imaginer qu’Haloween débarquerait en Belgique…
Cela m’a choqué, à un point que tu n’imagines pas.
Mais c’est la réalité de la mondialisation, hein?
Alors comment protéger les cultures, comment se nourrir de la différence, comment éviter les pensées/ créativités uniformisées sans s’adonner à la mélancolie? Va falloir mouiller son maillot, je crois…
Tu as fait de beaux voyages, je trouve. Big bisous, Domi
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On nivelle bien, on uniformise, et tant qu’à faire, sur le modèle occidental, le seul qui vaille…. C’est affligeant, c’est détestable….
Merci de ta lecture Domi, Big hugs !
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