La tête dans le bidon…

Version 2

Vraiment bon ce petit vin blanc. Et léger… Du style à faire marcher un tout petit centimètre au-dessus du sol, tête en l’air, esprit entre ‘dégagé’ et ‘embrumé’. Il n’y a que l’esprit pour connaître ces deux états à la fois…

C’est ainsi que je quittais la boutique d’un ami caviste – mais pas que, avec un bidon sous le bras. Plus précisément, raccompagnée par une âme charitable qui portait le bidon dans ses bras. L’âme aussi a des bras, surtout quand elle est charitable.

Un bidon, que dis-je, un fût ! Un fût industriel, vide fort heureusement. J’ai sept jours pour le décorer. Puis il sera mis à l’entrée d’un magasin du quartier, dans le cadre d’un parcours artistique conjuguant fûts à l’extérieur et expos à l’intérieur.

Un bidon dans mon salon. Une belle surface à découvrir, avant de la recouvrir. Mais comment ? Il me faut d’abord apprivoiser la bête, entrer en communication. Je tourne autour, l’interroge du regard, en vain, elle reste muette. Aller dormir paraît la meilleure alternative.

 

BIDON 1

Au réveil, tardif, la gueule est de bois, et l’esprit plus encombré que dégagé, à l’image du salon. J’avais oublié le bidon ! Son bleu électrique éblouit mes yeux encore ensommeillés. Faire un thé. Prendre son temps. Trouver un fil, une invitation…

Je caresse la surface, pianote du bout des doigts – le son est agréable, puis m’enhardis un peu. Crescendo. Ça percusionne dans mon salon. Alors je pars à l’aventure, vers les Tambours du Bronx, et puis les tamtams de l’Afrique …

L’Afrique…. Continent cher à mon cœur, en voilà un fil conducteur… Me reviennent en mémoire les couleurs des sables que j’en ai ramenés, sables foulés au pied, arpentés, collés aux semelles, comme autant de traces pour autant de chemins. Rendre le fût à la Terre, y imprimer ses couleurs, voilà ce que j’aimerais faire….

BIDON 2

 

BIDON 4

Trouver la bonne colle, sélectionner les couleurs. Badigeonner, saupoudrer, laisser sécher, secouer, vernir, recommencer… Fût à plat, un coté à la fois. Des heures à ‘bidonner’, d’abord inquiète sur le timing, mais contente de relever ce défi. Et d’apprendre. Parce que ça, je n’avais jamais fait.

BIDON 5

Une fois le tour entièrement ‘sablé’, je me suis amusée à exploiter les lézardes nées des différentes applications. Veines de bleus et de verts, comme des semis de lapis-lazuli, malachite ou émeraude, inclus dans des filons d’or. Parce qu’elle est belle et qu’elle est riche, la Terre…

Version 2

 

Voilà ! Mon bidon est parti un jour plus tôt que prévu. Je n’étais pas fâchée de mettre un terme à notre vie commune, il avait transformé ma cuisine en champ de bataille, et mes nuits en courts-métrages.

Ravie de cette expérience, l’urgence a du bon parfois, et contente aussi que le fût subisse les épreuves de la pluie et du vent, sans altérations…

Version 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4 réflexions sur “La tête dans le bidon…

    • Ce bidon, on me l’avait proposé quelques jours plus tôt, et j’avais refusé ‘faute de temps’. Et puis il y a eu cette soirée, la légèreté qui donne tous les courages, et hop… embarquée dans le bidon ! :)

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