Un printemps, à Prague : 4 – Prague « normal »

Pourquoi voulez-vous aller à Zizkov ?

Vous pouvez prendre un verre dans la ville historique, il y a plein de bars ouverts le soir.

Il n’y a rien à voir là-bas.

Elle cherche ses mots, elle semble à cours d’arguments.

C’est juste Prague…. Normal…

Bon enfin… si c’est ce que vous voulez…

Elle fait une moue réprobatrice.

Martina sait ce qui est bien pour moi. Et ce qui est bien c’est ce qui est beau et qui ne ‘dépasse’ pas du cadre.

Réceptionniste à l’hôtel, la quarantaine rigide, héritage d’un autre âge peut-être, elle affiche une allure strictement impeccable. Tailleur bleu marine, jupe aux genoux, cheveux courts, teints, et mis en plis, elle me rappelle les publicités des années 60.

J’ai un mal fou à lui extirper les informations pour aller à Zizkov, quartier populaire et animé le soir, semble-t-il.

 

Tram, tram, tram, au fil du temps la rame s’enfonce dans la nuit. Ici, peu de réverbères, ils sont concentrés autour des monuments et des belles façades, loin donc.

PRAGUE NORMAL 1

Ce Zizkov où il ne faut pas aller, s’avère un lieu sans lumières clinquantes, mais où les petites loupiotes peuvent éclairer un bar en sous-sol, où l’ambiance est à la fête, et où la jeunesse praguoise se divertit. Un autre Prague, oui, mais tout aussi agréable de vie, de rire, de conversations animées, de chopes de bière dorée qui s’éclairent sous les plafonniers … Un Prague de rencontres avec les Praguois ‘normaux’, d’échanges et de discussions, d’éclats de rire aussi… Un environnement de HLM et d’immeubles grisâtres, de ruelles sombres et de boulevards bruyants. Au sortir de la ‘carte postale’, là où il n’y a peut-être rien de ‘beau’ à voir, il y a à entendre d’autres bruits de la ville, d’autres échos de vie(s), d’autres histoires et d’autres rêves.

PRAGUE NORMAL 2

J’ai passé une belle soirée, il faudra que je le dise à Martina…

 

 

 

 

 

 

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2 réflexions sur “Un printemps, à Prague : 4 – Prague « normal »

  1. Oui, les jeunes avec lesquels j’ai pu discuter à Zizkov étaient très contents de cet échange, visiblement. Il y a donc un désir d’aller vers l’autre, mais c’était des jeunes… Cette sortie ‘hors la carte postale’ fut vraiment un bon moment. Merci de ta lecture, Christian, et de ton commentaire. Gros bisous, à bientôt ! :)

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  2. Impatient de lire la suite, car je ne doute pas un seul instant que tu as encore plein de belles choses à nous conter et de magnifiques photos à nous faire partager, je me suis plongé avec délectation dans ce récit de voyage qui me renvoie forcément à mes propres souvenirs dans la mesure où j’ai tout de même connu cette ville sous de multiples coutures, des plus touristiques aux plus insolites, depuis mon premier séjour au printemps 1989 où il demeurait inconcevable de franchir quelques modestes pas en-dehors de l’hôtel sans l’indispensable compagnie d’un guide dûment habilité, à mon dernier passage il y a dix ans, époque où cette ville était déjà devenue une métropole résolument connectée au reste du monde, y compris quant au coût de la vie au centre-ville ou aux habitudes de consommation de ses habitants…

    Par contre, je pense, très honnêtement, que tu es quand-même tombée sur une représentante d’une espèce en voie de disparition, celle de ces gens qui te déconseillent de vouloir t’écarter des sentiers battus des visites réputées impératives. Car, en règle générale, j’ai plutôt eu droit aux réactions inverses de la part de nombreux Pragois du cru, quelque-peu intrigués, amusés ou agacés par cet instinct grégaire conduisant la plupart des étrangers à limiter leur périmètre d’investigation à une zone allant, en gros, de la Place Wenceslas au Château, réagissant souvent avec une pointe de cynisme et de distance à cet état de fait plutôt attristant, en effet. Bon cela dit, puisqu’il t’en faudrait bien plus pour renoncer à tes envies, tu y es allée, malgré tout, à Zizkov, et c’est là, tout ce qui compte, au final…:-)

    Au plaisir de voyager encore longtemps avec toi, en mots, en images ou en pensées, voire pour de vrai le jour où j’aurai l’occasion de fouler tes terres, je te fais de gros bisous, te souhaite un merveilleux et reposant début d’été, et te dis « à tout bientôt »:-)

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